Vin : la nouvelle carte de la demande mondiale
La consommation de vin recule ou stagne dans les pays traditionnels, au profit de nouveaux pôles.
C’est une tendance de fond. Si la consommation mondiale de vin s’est globalement stabilisée depuis la crise de 2008 sur des volumes, de 240 à 245 millions d’hectolitres, les lieux de consommation évoluent nettement.
De nouveaux pôles émergent, alors que la demande diminue ou stagne sur les marchés traditionnels. C’est le cas en Italie, en France et en Espagne, le trio de tête des pays producteurs.
La locomotive américaine
Les Etats-Unis sont devenus les premiers consommateurs de la planète avec 32,6 millions d’hectolitres pour une production de près de 24 millions d’hectolitres. C’est d’ailleurs le marché qui suscite le plus d’intérêt de la part des exportateurs, notamment français . Les rosés de Provence y rencontrent un succès exceptionnel.
Les Bordelais, qui ont délaissé ce marché à la fin des années 2000, pour se concentrer sur le commerce des grands crus en Chine, font beaucoup d’efforts pour y retrouver une place. Les bordeaux avaient complètement disparu la carte des restaurants new-yorkais à cette période.
Des perspectives de croissance
Les yeux sont nombreux à être braqués sur ce marché, où la consommation par tête encore faible (12, 4 litres par tête contre près de 51 litres en France) laisse augurer des années de croissance substantielle. La Chine, qui ne buvait pas de vin en l’an 2000, est désormais le 5ème marché mondial, avec près de 18 millions d’hectolitres. Per capita, elle est en revanche très faible (1,5 litre). Comme dans le cas des Etats-Unis, les perspectives de croissance y sont fortes.
France deuxième consommatrice
Malgré la poursuite du recul de la consommation sur le territoire national, la France demeure le deuxième plus gros consommateur en 2017, avec un total de 27 millions d’hectolitres. Elle est également toujours deuxième en termes de consommation per capita avec 51 litres de vin par tête par an derrière le Portugal numéro un (59 litres).
Dans la plupart des pays européens, la consommation a reculé légèrement en 2017, sauf en Italie, numéro trois, où elle a augmenté un peu à 22,6 millions d’hectolitres. Il est intéressant de noter que l’Italie a confirmé son rang de premier producteur mondial en 2017, assez loin devant la France, avec 48,5 millions d’hectolitres. Et qu’elle a exporté une part nettement plus importante (53 %) de sa production que la France (41 %).
Les vins voyagent de plus en plus
Le commerce mondial de vin a fortement progressé en volume (+4 %) et en valeur (+5 %) à 30 milliards d’euros. Les premiers exportateurs en volume sont dans l’ordre l’Espagne, l’Italie et la France, qui totalisent à elles trois 55 % des ventes.
En valeur, la France vient très largement en tête du classement mondial, devant l’Italie et l’Espagne. A titre indicatif, les exportations espagnoles ne représentent que le tiers des ventes françaises en valeur.