Vin : une nouvelle partie du monde se met au rosé

La consommation de vin rosé a légèrement repris après deux années de baisse liée au Covid. De nouvelles poches de croissance sont apparues.

Dans une partie du monde, les ventes de rosé suivent des croissances à deux chiffres. L'abus d'alcool est dangereux pour la santé à consommer avec modération.
Dans une partie du monde, les ventes de rosé suivent des croissances à deux chiffres. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé à consommer avec modération. (Shutterstock)

La consommation de vin dans le monde est à l’image des événements. Heurtée et pleine de surprises. Les changements récents sont surtout le fait du rosé. Alors que rien ne semblait devoir contrarier son succès, sa consommation s’est essoufflée à partir de 2018, puis, victime de l’effet Covid et de la fermeture des bars et restaurants, elle a amorcé une décrue en 2020 et 2021 pour « redémarrer en 2022 », selon l’Observatoire mondial de consommation du vin.

La reprise est minime (+0,5 %), surtout pour un vin qui a connu des hausses à deux chiffres, mais sur les dix dernières années, le rosé a un sort plutôt enviable. Les ventes ont augmenté en moyenne annuelle de 1,8 % entre 2012 et 2022 quand tous les vins tranquilles (non pétillants) ont chuté de plus de 11 %. Au total, non seulement « le rosé résiste mieux que les autres couleurs de vin », dit Brice Amato, responsable du pôle économie de l’interprofession des vins de Provence (CIVP), mais il agit comme « un amortisseur » sur l’ensemble de la consommation de vin en Europe de l’Ouest.

La question des consommateurs américains

L’horizon n’est pas pour autant ultra-lumineux. Un des nuages tient au fait que les grandes zones de consommation traditionnelles, comme l’Europe occidentale et l’Amérique du Nord réduisent leurs achats de rosé. Or à elles deux, elles totalisent 78 % de la consommation. Beaucoup dépend de ce qui se passera aux Etats-Unis, où « il devrait y avoir des marges de manoeuvre, les Américains ayant délaissé le blush californien sucré et ayant une très bonne image du rosé de Provence », selon Nans Brochart, chargé d’études à FranceAgriMer.

Le bon côté de l’évolution est que de nouvelles poches de croissance apparaissent. Les anciens pays de l’Est, aujourd’hui membres de l’Union européenne, témoignent du plus vif intérêt pour le rosé, avec une progression de leurs achats de 5,5 % en 2022, alors même qu’au global, ils boivent un peu moins de vin (-0,3 %). Dans la grande région Asie-Océanie, les chiffres sont encore plus parlants. La consommation de rosé a bondi de 7,5 %, quand pour tous vins tranquilles confondus, elle a baissé de 5,7 %. En Afrique du Sud, l’institut britannique IWSR relève des progressions à deux chiffres.

Marie-Josée Cougard