
Pernod Ricard en forte croissance malgré le recul du cognac et du champagne
Pernod Ricard a réalisé un chiffre d’affaires en augmentation de 19 % à 7,1 milliards d’euros au premier semestre. La hausse des prix y contribue pour 10 %. La croissance est 2,5 fois supérieure en Asie. Les ventes en volume de cognac Martell et de champagnes Mumm et Perrier Jouet ont fortement reculé.
La croissance du marché des spiritueux se confirme. Pernod Ricard a enregistré un chiffre d’affaires de 7,1 milliards d’euros en hausse de 19 % en facial et de 11 % en organique au premier semestre de l’exercice décalé 2022-2023.
Le groupe pointe « un effet prix important de 10 % » dans cette croissance et prévient que d’autres augmentations vont suivre pour absorber l’inflation des coûts de production. Les volumes ont augmenté de 3 %. Le groupe a bénéficié de l’appréciation du dollar sur l’euro pour 355 millions d’euros. Le résultat opérationnel courant (ROC) s’est établi à 2,4 milliards d’euros en hausse de 21 %. Le bénéfice net part du groupe, dopé par le ROC, a atteint 1,7 milliard d’euros (+29 %).
Deux points singuliers sont à noter dans ce bilan semestriel. Les résultats du cognac Martell, dont plus de la moitié des ventes se font en Chine, ont pâti du confinement. Les volumes totaux de ce cognac ont chuté de 11 % au premier semestre, le chiffre d’affaires a augmenté de 3 %. La marque n’a en particulier pas bénéficié de l’effet majeur habituel du Nouvel An. « La levée des restrictions liées au Covid juste avant le Nouvel an chinois a surpris tout le monde, si bien que la population n’était pas prête à le célébrer comme d’habitude », explique Alexandre Ricard.
Pas assez de champagne
Le deuxième point étonnant concerne les champagnes du groupe, Mumm et Perrier-Jouët, dont les volumes de vente ont respectivement plongé de 20 % et 16 %, entraînant le chiffre d’affaires des deux marques à la baisse de 11 % et 6 %. Malgré la hausse des prix de 10 %. Dans le contexte d’explosion des ventes de champagne , il y a matière à s’interroger. Alexandre Ricard pointe « un effet base défavorable » avec le premier semestre de l’exercice 2021-2022, où le chiffre d’affaires de Mumm avait bondi de 24 %, les volumes de 18 %, celui de Perrier-Jouët de 51 %, les volumes de 38 %.
N’ayant pas suffisamment de stocks pour répondre à la demande, Pernod Ricard a préféré « mettre le champagne sous allocation afin de pouvoir servir les clients toute l’année et pour éviter la rupture ». Cette situation de tension va perdurer jusqu’à la fin 2024, a précisé Alexandre Ricard.
Les vins Jacob’s Creek, Campo Viejo et Brancott ont eux aussi souffert d’une offre moindre suite à de faibles vendanges et à la fin des promotions suite à l’inflation. Le chiffre d’affaires a diminué de 2 % sur le semestre.
La locomotive indienne
Sur le plan géographique toutes les régions affichent des résultats en hausse, mais celle de l’Asie est 2,5 fois plus forte que les autres, à 18 %, grâce à l’Inde et à la Turquie. L’Inde avec les whiskies Seagram, la Turquie et les ventes en duty free dans ces pays ont tiré la croissance qui ressort à 18 %. L’Asie du sud a opéré un fort rebond, note le groupe. La Chine a réalisé un solide premier trimestre. Le second est « plus mitigé », mais « les perspectives incitent à l’optimisme avec la fin du déconfinement ».
L’Union européenne, surtout dans sa partie occidentale et grâce aux achats des touristes en « duty free », a bénéficié d’une croissance de 6 %. Les Etats-Unis, qui sont le plus gros marché au monde pour l’alcool et le plus rentable affichent une croissance de 7 % après être montés à 8 % ces trois dernières années. « La tendance de long terme sur le marché américain se situe plutôt entre 4 et 5 % », précise le patron du groupe Alexandre Ricard. « C’est donc à une normalisation de la consommation que l’on assiste aux Etats-Unis. »
Par Marie-Josée Cougard – A retrouver en cliquant sur Source
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