« Accélérer notre modèle pour continuer à satisfaire nos clients »

La croissance organique a-t-elle été au rendez-vous l’an dernier ?
Le groupe est en croissance. Il est tiré par la croissance organique et la croissance externe qui étaient au rendez-vous. Nous sommes désormais à 128 sites sur le territoire, soit plus d’un établissement par département. La tendance a donc été, au travers des équipes, de mettre le focus sur la croissance organique.
L’année a été très riche. En ce qui concerne ce qui est visible pour nos clients, nous avons restructuré notre offre promotionnelle à travers 3 dépliants mensuels ciblés par métier : Frais & Co pour la restauration collective, Cuis’In pour la restauration commerciale, et Secrets d’Honoré pour la BVP. Ceux-ci sont multitempératures : frais, surgelé, sec. Cela nous a permis de proposer une offre à la fois mieux ciblée et plus pertinente, alors qu’avant nous n’avions qu’un seul support.
En interne, nous avons redynamisé les équipes, sur la dimension métier, tant vers l’amont que vers l’aval, et ce, pour améliorer notre professionnalisme afin de sans cesse proposer une offre produits pertinente. Nous gérons 42  000  références, ce qui fait de nous l’un des rares distributeurs à proposer une largeur et une profondeur de gammes aussi importantes, mais nous avons aussi un réseau et une équipe qui permettent de répondre aux demandes très précises de la part des chefs et des pâtissiers. Nous sommes véritablement dans l’ultraservice.
Si le segment BOF, donc le frais, reste notre ADN, nous avons ouvert des gammes complémentaires dans d’autres températures et nous commençons à devenir un opérateur significatif du sec et du surgelé, notamment au travers du segment de la boulangerie-pâtisserie. En ce qui concerne les entrepôts, nous avons rénové ou inauguré des nouveaux sites. Ainsi, il y a eu les inaugurations de France Frais Auvergne en novembre 2016 et Team Ouest-Distralis, à côté de Rennes, en mars 2017. Ceci, pour satisfaire une politique de proximité géographique des clients : grâce à nos 128 sites nous disposons de 237 000 m² de capacité de stockage et nous sommes à moins de deux heures de chaque client en France. Nous sommes un modèle à part… à part entière !

Team Ouest Distralis.
Quelles ont été les opérations de croissance externe réalisées ?

Citons Misa Diffusion, en distribution de produits frais, en février 2016 ; La Nature à Table, en produits secs, en mars 2016 ; Espagnac, en frais, en juillet 2016 ; Dahan, en sec, en août 2016 ; Traversac en boulangerie-pâtisserie, en février 2017  ; LodiPro, en hygiène, en avril 2017.

Quels changements cela implique-t-il en termes de fonctionnement ?
Avoir un tel maillage a un coût et cela amène à optimiser notre organisation logistique pour gagner en productivité, la gestion des flux, les navettes interfiliales. Tout cela est une réalité économique et physique. L’organisation logistique que nous avons mise en place, permet, même à une petite entreprise, de proposer un catalogue très large. Ce chantier démarré il y a quelques années est en pleine accélération. Par exemple, la plateforme entrante de Lyon a vocation à couvrir les besoins de ses « petites sœurs » sortantes du bassin Rhône-Alpes. Ce schéma bénéficie d’un réel savoir-faire métier avec une connaissance clients locale.
Un réseau aussi large et hétérogène n’est-il pas complexe à harmoniser au niveau des systèmes d’information ?
C’est en effet un chantier prioritaire car il est structurant dans le pilotage de l’entreprise. Nous avons démarré très tôt avec un système d’information qui nous a accompagné dans la création de ce réseau. Dès le départ de l’aventure France Frais, son architecture a été conçue dans l’optique de ce maillage et d’un nombre important d’entreprises. De fait, le système d’information qui est présent aujourd’hui dans les entreprises couvre environ 90 % des flux. Les seuls qui ne sont pas couverts sont soit des activités autres que la distribution, soit des activités dont nous venons tout juste de faire l’acquisition.
Nous investissons sur la durée et pour les générations futures, c’est notre ADN de la coopération agricole. Il ne faut pas perdre de vue le modèle économique du groupe : des producteurs laitiers, des usines de transformation, un outil de distribution. Tout ceci en essayant au final d’avoir un juste prix qui va permettre de rémunérer correctement la filière.

France Frais Auvergne.
Un réseau aussi large et hétérogène n’est-il pas complexe à harmoniser au niveau des systèmes d’information ?
C’est en effet un chantier prioritaire car il est structurant dans le pilotage de l’entreprise. Nous avons démarré très tôt avec un système d’information qui nous a accompagné dans la création de ce réseau. Dès le départ de l’aventure France Frais, son architecture a été conçue dans l’optique de ce maillage et d’un nombre important d’entreprises. De fait, le système d’information qui est présent aujourd’hui dans les entreprises couvre environ 90 % des flux. Les seuls qui ne sont pas couverts sont soit des activités autres que la distribution, soit des activités dont nous venons tout juste de faire l’acquisition.

Nous investissons sur la durée et pour les générations futures, c’est notre ADN de la coopération agricole. Il ne faut pas perdre de vue le modèle économique du groupe : des producteurs laitiers, des usines de transformation, un outil de distribution. Tout ceci en essayant au final d’avoir un juste prix qui va permettre de rémunérer correctement la filière.

Quelle est la position de l’entreprise face au digital ?
Nous sommes dans cette réflexion du digital et des services que nous pourrons proposer demain au travers du digital. Nous avons trois angles : recruter et fidéliser pour faire du chiffre d’affaires, créer du lien, travailler notre image de marque. Nous ne faisons pas partie des premiers – à la limite ce n’est pas très grave – mais, à la différence de beaucoup d’autres entreprises, nous ne considérons pas le digital comme une option. Ma conviction, qui est partagée avec les dirigeants du groupe, est que si nous voulons réussir notre transformation digitale, il faut aller plus loin qu’un site d’e-commerce.
Pour cela, trois ingrédients sont nécessaires : 1-l’engagement sur le digital doit être porté au plus haut niveau de l’entreprise, c’est le cas chez Maîtres Laitiers du Cotentin ; 2-le management de nos entreprises doit évoluer en transversal et non plus en silo ; 3-notre data clients doit être d’une qualité exceptionnelle.

Il faut que nous soyons davantage disruptifs, que nous pensions à notre marché mais de façon différente. Nous avons un terreau favorable chez France Frais car nous avons un groupe très léger et agile en termes d’organigramme.

Comment se positionne votre marque Campagne de France ?
Cette marque de producteur, que nous avons lancée en janvier, est une sécurité pour l’utilisateur. Elle se situe entre la MDD et la marque nationale dans nos positionnements prix et marketing. Elle défend le savoir-faire laitier français, l’excellence agricole, le made in France. Elle permet aussi de donner à France Frais une sécurité sur la matière première laitière et, dès lors, elle garantit à l’utilisateur de disposer de cette matière première.
Nous apportons cette sécurisation au travers de notre maison mère, en ayant la capacité de demander à nos producteurs laitiers de produire davantage. Cette sécurité est unique car personne d’autre aujourd’hui en distribution française n’en dispose. Environ un tiers de la production de Maîtres Laitiers est à destination de Campagne de France.

Source : [Top 100 ] J. Klimczak : « Accélérer notre modèle pour continuer à satisfaire nos clients » – Tokster