AB InBev : remaniements à la tête du premier brasseur mondial

Martin Barrington, ancien patron d’Altria (Malboro), devrait prendre la présidence suite au départ du Français Olivier Goudet. Deux administrateurs liés au fonds 3G Capital quittent le conseil d’administration.

Grande lessive au sein du conseil d’administration d’AB InBev. Profitant du départ  annoncé début mars de son président français Olivier Goudet , le premier brasseur mondial va opérer plusieurs remaniements majeurs au sein de son board.

Martin Barrington, ancien patron d’Altria (la maison mère de Malboro) qui détient plus de 10 % des parts du brasseur, devrait prendre le poste de président à l’issue de l’assemblée générale des actionnaires du 24 avril. Pour leur part, Alexandre Behring, Carlos Alberto Sicupira et Stéfan Descheemaeker vont abandonner leur siège au conseil d’administration.

Un signal important envoyé aux actionnaires, alors que le brasseur (propriétaire des marques Stella Artois, Budweiser, Corona) accuse un recul de ses ventes aux Etats-Unis et au Brésil. AB InBev a réduit de moitié ses dividendes pour l’exercice 2018. Les actions du groupe, qui ont atteint jusqu’à 122 dollars en novembre 2015, ont chuté de 40 % depuis, et même d’un peu moins 20 % sur un an (74 dollars au cours de fermeture mardi soir).

Réduire l’influence de 3G Capital

Pour le « Financial Times », le départ d’Alexandre Behring, directeur général du fonds d’investissement brésilien 3G Capital, et du milliardaire Carlos Alberto Sicupira, cofondateur de 3G Capital, dénote aussi la distance que veut prendre le brasseur avec le fonds. Un tournant, alors qu’au sein d’AB InBev, 3G Capital a conduit au rachat d’Anheuser-Busch en 2008 puis sur SAB-Miller en 2016, faisant du groupe basé en Belgique le leader mondial de son secteur.

Mais  la stratégie du « budget base zéro » du groupe , qui oblige les filiales à justifier leurs coûts chaque année – sans tenir compte de ceux des années précédentes -, couplée aux rachats en série, a été sérieusement mise à mal fin février par les investisseurs avec Kraft Heinz . Si les coupes ont permis au groupe agroalimentaire d’afficher des taux de marge spectaculaires, elles ont aussi miné sa croissance, soulignent les investisseurs.