Le champion français de l’hôtellerie est en négociations très avancées en vue d’acquérir le groupe suisse. Une acquisition qui renforcerait son offre haut de gamme.

AccorHotels poursuit sans relâche son expansion dans l’hôtellerie de luxe. Le groupe français, devenu l’un des leaders mondiaux de ce segment de marché depuis l’ acquisition, courant 2016, des chaînes Fairmont, Raffles et Swissôtel (une opération de 2,6 milliards d’euros annoncée fin 2015) , est en effet en « négociations très avancées » en vue de reprendre l’opérateur suisse Mövenpick Hotels & Resorts, selon une source proche du dossier, confirmant une information du « Figaro ». Un accord est susceptible d’être signé dans les « toutes prochaines semaines », ajoute cette même source. Aucune des parties n’a fait de commentaire à ce stade.

52e

Créé en 1973, Mövenpick Hotels & Resorts est l’une des quatre entités opérationnelles du groupe Mövenpick, par ailleurs actif dans la restauration, l’agroalimentaire et la distribution de vins. Ce conglomérat est contrôlé par une grande famille allemande, les von Finck, sachant que le prince saoudien Al-Waleed, détenteur de 5,7 % du capital d’AccorHotels, possède 33,3 % du pôle hôtelier de Mövenpick. En substance, l’homme d’affaires saoudien aurait un rôle clef dans cette affaire.

Mövenpick Hotels & Resorts regroupe aujourd’hui 74 établissements, situés en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient, et en Asie, ainsi que 8 bateaux de croisières en Egypte, soit près de 21.000 chambres au total. Mövenpick Hotels & Resorts, qui figurait l’an dernier à la 52e place au classement mondial du cabinet MKG – AccorHotels étant sixième -, prévoit d’ouvrir 38 autres hôtels d’ici à 2021, dont 11 cette année. Son développement porte principalement sur l’Asie et le Moyen-Orient.

Conforme

Avec l’absorption de Mövenpick, AccorHotels conforterait sa percée dans l’hôtellerie haut de gamme, son leadership dans les zones concernées par cette nouvelle acquisition ciblée, tout en étoffant un peu plus son portefeuille de marques, le tout conformément à la stratégie de son PDG, Sébastien Bazin. Sans pour autant faire des rachats « purs et durs », ce dernier a ainsi également, et significativement, complété le parc du groupe depuis la fin 2016 en nouant des alliances avec les opérateurs singapourien  Banyan Tree et turc Rixos. « La reprise de Mövenpick n’est pas indispensable », estime toutefois un spécialiste de l’hôtellerie avant de qualifier la chaîne suisse de « Sofitel bis », faisant ainsi référence à l’enseigne historique d’AccorHotels dans le haut de gamme.

Par ailleurs, en mettant la main sur Mövenpick, le groupe français mettrait davantage encore en évidence son nouveau positionnement de voyagiste haut de gamme, après avoir récemment annoncé un projet d’achat de 50 % du capital de la société sud-africaine Mantis, laquelle propose près d’une centaine de possibilités de séjours ou de voyages de luxe et/ou d’exception.