L’entrepreneur Leonid Goncharov analyse chaque marché avant d’installer un Anticafé et adapte son offre pour répondre aux besoins des consommateurs locaux.

Russie, Etats-Unis, Suisse… Quel que soit le pays, Leonid Goncharov a toujours aimé travailler sur un coin de table dans les cafés. Mais, arrivé dans l’Hexagone, l’entrepreneur est contraint de changer ses habitudes. « En France, on ne peut pas rester dans un café des heures sans devoir reprendre un verre. Un serveur nous demande assez vite de libérer la table si nous ne consommons plus », raconte l’entrepreneur de vingt-sept ans. Il décide alors d’imaginer un autre modèle. Dans les « Anticafé » de Leonid Goncharov, les clients ne payent pas à la consommation mais à l’heure ou à la journée . Une demande nouvelle liée au développement du télétravail.

Réseau doublé en une année

L’entrepreneur a ouvert son premier établissement en 2013 près de Beaubourg et, dès l’année suivante, quatre nouveaux cafés voient le jour : trois à Paris, un à Rome. Très vite, le développement s’accélère. En 2017, le nombre d’Anticafé a doublé, passant de six à douze. « La demande est plus importante que ce que j’avais imaginé. Je pensais créer trois voire quatre cafés maximum à Paris. J’en ai désormais huit et je compte en ouvrir encore six ou sept », précise Leonid Goncharov.

Anticafé a commencé à s’installer dans les autres grandes villes françaises : Aix-en-Provence en 2016 et Lyon, Bordeaux et Strasbourg en 2017. Dans les mois à venir, ce sera au tour de Lille et Nantes d’accueillir leur premier établissement.

L’étude de marché, capitale

Pour dupliquer son modèle, l’entrepreneur a conscience qu’il doit s’adapter à son environnement : pas question de faire un simple copier-coller du concept. « Chaque espace a sa spécificité », assure le jeune homme. Lorsque Leonid Goncharov s’est installé dans le célèbre quartier d’affaires parisien de la Défense, il a fait évoluer son service en intégrant des espaces de réunion. « Les entreprises n’étaient pourtant pas du tout notre cible au début d’Anticafé », avoue le jeune entrepreneur. A Rome, d’autres types de café sont proposés et les prix sont moins élevés. « Nous nous adaptons au pouvoir d’achat des habitants », justifie Leonid Goncharov.

Cette démarche nécessite d’analyser en profondeur chaque marché. « Lorsque nous souhaitons nous implanter dans un quartier, dans une ville, nous regardons différents indicateurs, précise-t-il. S’il y a des espaces de co-working, il y a de fortes chances pour qu’il y ait des clients pour l’Anticafé. »

S’appuyer sur des partenaires locaux

Pour se développer davantage dans le reste de la France et à l’étranger, Leonid Goncharov préfère s’appuyer sur des partenaires locaux. A Amsterdam, le marché lui semble prometteur. Reste à trouver la personne qui pourra porter le projet. Si les établissements parisiens sont en succursale, les autres cafés en France sont développés en franchise et celui à Rome en joint-venture.