Le distributeur va simplifier l’organisation de ses fonctions support.
Il va investir 1,3 milliard d’euros, essentiellement dans ses réseaux de magasins.

Patrick Espasa, qui a pris en octobre 2015 la présidence d’ Auchan Retail France, la filiale française de la branche distribution du groupe Auchan – qui compte également une banque et une foncière -, a annoncé ce jeudi une profonde restructuration. Pas moins de sept comités centraux d’entreprises extraordinaires ont été convoqués ces derniers jours afin d’en informer les représentants du personnel.

Si la présentation de l’opération met en avant un plan d’investissement de 1,3 milliard d’euros sur trois ans, celle-ci se traduira aussi par la suppression de 462 postes au sein des services centraux dits support : le marketing, la finance, les achats, le juridique, etc. Ces services totalisent aujourd’hui 2.800 salariés, répartis entre 32 sites. Ils seront concentrés d’ici à 2019 sur 11 sites, dont une grande majorité sur le site historique de la centrale d’achats, à Villeneuve-d’Ascq.

« De 55 sociétés juridiques aujourd’hui, nous allons passer à 22 d’ici à trois ans et à une dizaine à terme », a détaillé Patrick Espasa, lors d’une conférence de presse sur le site de Villeneuve-d’Ascq, qui deviendra, sur le modèle de Decathlon (autre entreprise de l’Association familiale Mulliez) un véritable campus, avec un magasin école. L’objectif est de rendre l’organisation d’Auchan Retail France « plus simple, plus collaborative, plus efficace […] en favorisant la mutualisation des ressources et la coordination des équipes entre ses différents formats », a-t-il expliqué.

Parallèlement à cette restructuration, dont les conséquences sociales et les éventuelles économies de coûts n’ont pas été chiffrées, un programme de 1,3 milliard d’euros d’investissement sur trois ans sera mené. Un coup d’accélérateur, puisque c’est 30 % de plus qu’investi habituellement par le distributeur. « Un plan de modernisation et de simplification qui a pour but de retrouver une croissance durable », a résumé Patrick Espasa, dont l’ambition est de faire monter Auchan sur le podium de la grande distribution française d’ici à 2021. L’enseigne au rouge-gorge est aujourd’hui numéro cinq.

Premier entrepôt entièrement automatisé

Sur cette enveloppe, le gros de l’investissement, 785 millions d’euros, ira à la transformation des magasins et au déploiement de la convergence de marque annoncée en septembre dernier. Les 256 Simply Market détenus en propre (hors franchise) vont passer sous l’enseigne Auchan Supermarché, les magasins de proximité A2Pas seront transformés en My Auchan, tandis qu’Auchan.fr deviendra le portail unique des activités d’e-commerce. « Nous voulons devenir la première enseigne « phygitale » de France. Notre client, aujourd’hui omnicanal, pourra trouver toute notre offre quel que soit le canal d’achat qu’il choisit », a justifié Patrick Espasa. Le My Auchan qui vient d’ouvrir rue de Vaugirard à Paris illustre cette stratégie : les clients ont physiquement le choix parmi les 7.500 références du magasin, mais peuvent aussi commander les 300.000 références du site Internet. Pour ce faire, Auchan vient d’ailleurs d’ouvrir à Chilly-Mazarin (Essonne) son premier entrepôt entièrement automatisé.

143 millions d’euros seront consacrés au digital, qui ne représente aujourd’hui que 8,5 % des plus de 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires d’Auchan Retail France, et 20 millions pour la modernisation-extension du site de Villeneuve-d’Ascq. L’optimisation des fonctions support va entraîner des suppressions de postes. Auchan France compte au total 73.000 salariés. Mais l’emploi en magasin semble, lui, préservé. Le plan de relance table même sur la création de 780 nouveaux postes.