C’est fait. Le cognac Courvoisier passe sous pavillon italien. Campari, qui était entré en négociations exclusives en décembre dernier avec l’américain Beam Suntory, a emporté l’affaire pour 1,08 milliard d’euros, réalisant ainsi la plus grosse acquisition de son histoire. Un complément de 112 millions d’euros sera payable en 2029, selon que les objectifs de vente définis par contrat auront été atteints ou pas en 2028.

Campari poursuit ainsi une campagne de conquête très active du marché des alcools français. En quelques années, le spécialiste des amers et du spritz (Aperol) s’est offert plusieurs grandes marques tricolores dont Grand Marnier, Wild Turkey (acheté à Pernod Ricard), Picon, les champagnes Lallier, mais aussi le cognac Bisquit, les rhums Trois Rivières et La Mauny… Son chiffre d’affaires s’est établi à 2,9 milliards d’euros en 2023.

Une maison séculaire

La transaction avait été lancée par Bob Kunze, le PDG pendant seize ans de Campari, qui a cédé les rênes le 15 avril à Matteo Fantacchiotti, jusqu’alors directeur général de la région Asie Pacifique. Bob Kunz a considérablement agrandi le groupe en multipliant les opérations de croissance externe.

Créée en 1828, Courvoisier est une des plus anciennes maisons de spiritueux françaises. La marque a servi « les cours royales de l’Europe et a été la boisson préférée de la Belle Epoque pour célébrer l’inauguration de la Tour Eiffel et l’ouverture du moulin Rouge », a souligné Campari.

L’acquisition de Courvoisier devrait contribuer à l’accroissement des capacités de production et d’embouteillage de l’italien. Elle devrait aussi permettre au groupe de renforcer sa présence aux Etats-Unis , de loin le premier marché mondial pour le cognac.

Campari y sera en concurrence avec, entre autres maisons, Hennessy (LVMH, propriétaire des « Echos »), Martell (Pernod Ricard) et Rémy Martin (Rémy Cointreau).