Le réseau d’indépendants croit à la force de son modèle spécifique. Il a ouvert sa première boulangerie sous enseigne Biocoop et veut se lancer dans le e-commerce.

Les grands distributeurs ne cessent de lancer de nouvelles initiatives dans le bio, à l’image de Leclerc, qui vient de confirmer viser la création de 200 points de vente en cinq ans à sa nouvelle enseigne E.Leclerc bio. Cela n’effraie pas Biocoop, qui se revendique premier réseau de magasins bio en France, et croit en la force de son modèle spécifique.

Certes, Biocoop a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires légèrement inférieur à ses attentes, à 1,1 milliard d’euros (au lieu de 1,2 milliard). Mais sa croissance l’an dernier a encore atteint 15 % ( après un bond exceptionnel de 25 % en 2016 ) et l’enseigne, qui compte désormais 500 points de vente, a ouvert une soixantaine de nouveaux magasins.

Une clientèle élargie

« Nous capitalisons sur nos valeurs et plus que jamais, celles-ci sont alignées sur les attentes des consommateurs », estime le nouveau directeur général de Biocoop, Orion Porta. Car le réseau d’indépendants ne se contente pas de vendre des produits certifiés biologiques. Il propose une offre 100 % bio, privilégie le commerce équitable (21 % de l’offre), les produits locaux (c’est-à-dire produits dans un rayon de moins de 150 km, 11 %) ou d’origine française (80 %), tous garantis sans OGM. Toutes les facettes d’une « consommation responsable »

Orion Porta se dit ainsi « serein pour l’avenir ». D’autant que le marché du bio ou de « la » bio pour les puristes (plus de 7 milliards d’euros en 2016), qui ne représente encore que 4 % du marché alimentaire, est encore appelé, selon lui, à se développer fortement. La clientèle – autrefois essentiellement militante – a d’ailleurs déjà beaucoup évolué : elle s’est nettement rajeunie, et toutes les catégories sociales sont désormais représentées.

Boulangeries et boucheries

Orion Porta admet cependant que l’offensive des Carrefour, Auchan, Leclerc et autres va obliger Biocoop à être « encore meilleur face à des concurrents qui savent faire du commerce ». D’où une série de projets pour les mois à venir. Déjà, Biocoop a inauguré en décembre, à Agen, une première boulangerie à son enseigne et compte ouvrir d’autres boulangeries ainsi que des boucheries. Ces « magasins mono métier », en phase de test, doivent voir leur concept affiné. « Le déploiement se fera plutôt en 2019 », indique le dirigeant. Une réflexion est également en cours sur la restauration et le « snacking ».

Développement du vrac liquide

Au sein des points de vente Biocoop traditionnels, l’heure est au développement du vrac liquide – eau, vin, huile, miel, sirop d’agave et peut-être bientôt produits cosmétiques. L’enseigne entend aussi se lancer d’ici à quelques mois dans le commerce en ligne. « Il faut être présent sur ce circuit de distribution. Nous sommes en train de réfléchir de quelle façon nous allons pouvoir le faire différemment ». Enfin, le renouvellement des quatre plates-formes logistiques de Biocoop a été enclenché. L’investissement programmé est de 80 millions d’euros sur dix ans.