Les fonds Abénex et Nixen cèdent le numéro un français de la grillade pour une valeur d’entreprise d’environ 400 millions d’euros au fonds britannique TDR Capital.

Sa mise en vente à peine relancée, le groupe de restauration Buffalo Grill tombe dans l’escarcelle du fonds britannique TDR Capital. Ses actionnaires, en premier lieu Abénex Capital (majoritaire) et Nixen Partners, ont accepté de céder le numéro un français de la grillade (532 millions d’euros de volume d’affaires l’an dernier) pour une valeur d’entreprise d’environ 400 millions d’euros au fonds né dans le giron du milliardaire Paul Tudor Jones au début des années 2000.

Actif dans la restauration

Confirmant une information des « Echos », le groupe a annoncé ce jeudi, dans un communiqué, l’ouverture d’une « négociation exclusive » entre les parties. Buffalo Grill a par ailleurs rappelé que la « transaction éventuelle est soumise à la consultation des représentants du personnel » et à l’approbation des autorités de la concurrence, une formalité a priori.

De fait, TDR Capital avait manifesté son intérêt pour Buffalo Grill dès le début de l’année, le fonds étant, il est vrai, très actif dans la restauration : il contrôle ainsi le réseau britannique de pubs Stonegate (700 établissements environ), et a développé la chaîne Pizza Express outre-Manche également, entre 2003 et 2006. TDR Capital s’est par ailleurs intéressé à l’éventuelle acquisition de  Groupe Flo , finalement repris en juin par Groupe Bertrand.

S’agissant de Buffalo Grill, la société d’investissement, qui gère 5 milliards d’euros d’actifs, a accepté de revoir son offre à la rentrée à l’occasion de la relance du processus d’enchères par DC Advisory, devançant ainsi le groupe de restauration mexicain Alsea également en lice. Un appétit qui témoigne de ses fortes ambitions.

Accélération

TDR Capital entend en premier lieu accélérer le développement de Buffalo Grill, un sujet sur lequel la direction de la chaîne est déjà à pied d’oeuvre. Alors qu’elle a inauguré son 350ème établissement le mois dernier, cette dernière estime, à ce stade, son potentiel d’ouvertures à au moins 60 restaurants de plus. Elle en a déjà prévu 15 à 18 pour 2017. Afin d’amplifier son expansion, Buffalo Grill avait mis en place, en mars dernier, un nouveau financement avec un pool bancaire pour un montant total de 45 millions d’euros.

En outre, son nouveau propriétaire britannique veut aussi accélérer le passage de Buffalo Grill au digital, un autre sujet sur lequel sa direction est déjà fort active. La gestion numérique des retours clients doit permettre de mieux ajuster les prix en fonction de la fréquentation et la période de consommation, et améliorer ainsi ses marges.

Consolidation

Enfin, au-delà du développement de l’enseigne, la direction de Buffalo Grill envisage également, depuis quelque temps, d’acquérir une marque complémentaire afin de proposer une offre plus large sur une même zone de chalandise. Elle s’est d’ailleurs, elle aussi, penchée sur le dossier Hippopotamus, chaîne concurrente du Groupe Flo repris par Groupe Bertrand en avril 2017. La perspective de sortie de ses actionnaires ne se prêtant pas toutefois à un tel mouvement stratégique. En substance, Buffalo Grill, créé en 1980, doit profiter de sa bonne santé pour être un autre acteur de la consolidation de la restauration.

La chaîne, qui profite de son rapport qualité-prix fort attractif et de ses innovations, a vu son excédent brut d’exploitation s’accroître de 25 % en quatre ans. Il devrait avoisiner les 50 millions d’euros cette année.