« Burger King, Pitaya, Au Bureau… Nous sommes un modèle multi-enseigne » : le patron du groupe Bertrand se livre sur sa stratégie

Burger King, Pitaya, Au Bureau, Le Procope ou La Lorraine. Ces griffes renommées mènent vers un nom beaucoup moins médiatique, le groupe Bertrand. Il s’est pourtant durablement installé dans le paysage de la restauration française. Son DG, Christophe Gaschin, se livre sur sa stratégie et le rôle clé joué par la franchise.

Christophe Gaschin est le directeur général du groupe Bertrand.

Le groupe Bertrand se veut discret. Très discret, même. À l’image de son fondateur, Olivier Bertrand. Auvergnat pure souche, né en 1969, à Pailherols, dans le Cantal, il a construit, sans bruit et en moins de trente ans, l’un des plus beaux empires de la restauration française. Tout a démarré en 1997 avec le Chesterfield Café, dans le 8e arrondissement de Paris. Il ne s’arrêtera plus, multipliant les créations et les acquisitions, dont le rachat du pub Au Bureau, en 2010, et l’obtention de la master franchise Burger King à la fin de l’année 2013.

En 2024, sa fortune personnelle était estimée à 735 millions d’euros, à la 183e position du classement des 500 fortunes françaises selon le dernier classement du magazine Challenges. Son groupe, réorganisé en quatre branches il y a deux ans, dépasse les 3 milliards de CA (le seul chiffre que communique l’entreprise, très avare dans ce domaine). C’est certes moitié moins que McDonald’s, le numéro un en France, mais ses 10 enseignes diversifiées en font un solide numéro deux et lui permettent de répondre à la demande de plus en plus protéi­forme de ce marché et aux envies d’investir grandissantes des franchisés.

Dans l’une de ses rares interviews, Christophe Gaschin, directeur général depuis 2022, décrypte pour LSA les ambitions du groupe Bertrand : asseoir sa position, trouver de nouveaux relais de croissance, s’appuyer sur la franchise et contrer la concurrence de la grande distribution alimentaire.

Tout cela alors que des rumeurs prêtent à Olivier Bertrand l’intention de vendre l’ensemble des restaurants sous enseigne du groupe, soit la branche Bertrand Franchise, qui serait endettée à hauteur de 1,5 milliard d’euros. Interrogé à ce sujet quelques jours après cette interview, Christophe Gaschin « dément formellement tout projet de vente ». Dont acte, même si on ne prête qu’aux riches et que cette éventuelle mise sur le marché du bras opérationnel du groupe prouve, s’il en était besoin, qu’il est plus que digne d’intérêt.

LSA – Selon Gira, en 2023, on comptait un restaurant pour 170 habitants en France. C’est beaucoup. Est-ce que cela vous inquiète ?

Christophe Gaschin – La question est : le marché est-il capable d’absorber toute la restauration ? C’est pour cela que nous avons voulu développer des enseignes complémentaires les unes par rapport aux autres et que nous saurons faire évoluer. Peut-être que, dans dix ans, certaines n’existeront plus, passé un certain effet de mode. Regardez Le Paradis du Fruit, qui a fêté ses 40 ans et a su se renouveler pour s’adapter à ses consommateurs. Preuve que tout est une affaire de stratégie pour faire durer un concept et que nous devons en permanence nous remettre en question.

Par ailleurs, il ne faut surtout pas, à mon sens, imaginer que la France se résume à Paris. Faire exister durablement une enseigne dans la capitale est plus difficile que dans le reste du pays. D’où l’importance de construire des marques emblématiques et solides. C’est le triptyque du groupe Bertrand : emplacements, marques et hommes.

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Source : https://www.lsa-conso.fr/burger-king-pitaya-au-bureau-nous-sommes-un-modele-multi-enseigne-le-patron-du-groupe-bertrand-se-livre-sur-sa-strategie,461088Radware Page