Canicule : les glaces et l’eau en profitent, mais pas la bière

Les industriels de la glace ont largement profité du dernier épisode caniculaire, survenu fin juin. En revanche, les brasseurs ne bénéficient pas tellement des fortes températures, contrairement à l’eau.

Les glaces en bac ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de plus de 46 % pendant la semaine de canicule de la fin juin par rapport à la même période de l’année précédente.

La chaleur des uns fait le bonheur des autres. La forte hausse du mercure cette semaine, dont le pic devrait être atteint jeudi, doit en toute logique fortement profiter aux industriels de la glace. Lors de la dernière canicule survenue fin juin, les ventes du secteur ont explosé.

Ce sont les glaces en bacs qui en ont le plus profité avec une hausse de leur chiffre d’affaires de 46,4 %  du 24 au 30 juin 2019 par rapport à la même période l’année précédente,  explique le cabinet Nielsen. Viennent ensuite les glaces détente (cornets, bâtonnets…) avec une croissance de + 33,6 %.

Une période cruciale

De quoi ravir  l’Association des entreprises des glaces, qui regroupe les leaders du secteur (UnileverMarsGeneral Mills…), pour qui la période est cruciale. En 2018, les propriétaires de Magnum, Ben & Jerry’s ou encore Häagen-Dazs ont réalisé  80,7 % de leur chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros entre avril et septembre. Des ventes en progression de 8,4 % sur un an, déjà grâce à un épisode caniculaire.

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« Nous n’avons pas encore établi de prévisions pour 2019, mais on peut partir sur une croissance semblable, voire supérieure, du fait de ces deux semaines de canicule », estime Timothée Arar-Jeantet, secrétaire général de l’Association.

De l’eau plutôt que de la bière

La canicule ne profite toutefois pas à tout le monde. Contrairement aux idées reçues, les Français ne boivent pas plus de bière en cas de très fortes chaleurs. « Certes, nous sommes une industrie météo dépendante, explique Heineken aux « Echos ». Lorsqu’il fait beau, on vend plus, mais pas lorsqu’il fait trop chaud, les consommateurs préfèrent l’eau. » Une idée confirmée par Maxime Costilhes, délégué général du syndicat professionnel des Brasseurs de France. « Au-delà de 30-35 degrés, les températures ne sont pas favorables aux boissons alcoolisées », explique-t-il. Il déconseille d’ailleurs, à l’instar du ministère de la Santé, l’alcool, qui déshydrate, pendant les fortes chaleurs.

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Dès le dimanche 23 juin, l’eau en bouteille voyait en effet ses volumes de ventes augmenter de plus de 50 %. L’eau plate est le produit dont la croissance a été la plus importante durant la semaine caniculaire, à +33 %, tandis que l’eau gazeuse grimpait de 20,6 %, toujours selon Nielsen.

Le gaspacho accélère presque autant que l’eau

Quel repas de plus rafraîchissant qu’un gaspacho ? Le potage ibérique à base de légumes crus mixés, servi frais, a attiré les consommateurs français : les ventes ont augmenté de 30 %. Nouveaux venus aux rayons frais, les boissons en poudre ou en liquides concentrés à diluer comme le Soda Stream ont aussi vu leurs ventes croître de 25 %.

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Du côté des boissons sucrées, les breuvages issus de concentrés d’agrumes comme le Pulco arriventen tête, avec une progression de 26,8 %. En revanche, la chaleur n’a pas provoqué de spectaculaire engouement pour les sodas. Les boissons gazeuses sans alcool comme les colas, tonics et limonades n’ont augmenté que de 9,7 % quand les sirops grimpaient de 17 %. Et forcément pour ces derniers, il faut de l’eau.