Canicule : les produits qui gagnent et ceux qui perdent quand la température monte

Plus souvent prévenus en amont qu’avant, les Français semblent anticiper davantage les fortes montées du thermomètre dans leur consommation. Et de nombreuses catégories de produits voient leurs ventes nettement augmenter.

Les alertes à la canicule, comme celle qui parcourt actuellement la France, ont des conséquences directes sur les rayons des grandes surfaces. Dans les allées consacrées à l’alimentaire, ils se vident rapidement du côté des eaux minérales. En hygiène-beauté, les crèmes solaires désertent un peu les linéaires – tant elles sont demandées.

De nombreuses références sont « météo sensibles ». « Les pics de température accentuent les tendances de l’été durant lequel les consommateurs se tournent vers des produits destinés à se rafraîchir, vers les plats froids ou ceux permettant de préparer un barbecue. Avec les week-ends prolongés qui poussent à aller s’aérer, le phénomène devrait s’accroît, qu’il s’agisse des produits solaires ou des chipolatas. Avertis assez tôt, les Français anticipent davantage mais les distributeurs, s’ils jouent la réactivité, ne peuvent pas toujours s’adapter. Ne serait-ce que parce que les meubles contenant les glaces ne sont pas extensibles », observe Juliette Favre, experte en produits de grande consommation chez IRI .

Approvisionnement différent

Il suffit de regarder les ventes en volume en grande distribution de la semaine du 13 au 19 juin, la précédente canicule, enregistrées par l’institut d’études, pour se faire une idée des références les plus convoités actuellement. Les achats de brumisateurs ont été multipliés par deux. Ceux de glaces se sont accrus de 40 % et de gaspachos d’un tiers. Tandis qu’il s’est écoulé 25 % supplémentaires de charbon, permettant de préparer le sacro-saint barbecue .

A ces périodes où les 40 degrés à l’ombre deviennent monnaie courante, fruits et légumes sont très demandés. Abricots et pêches comptent, d’ailleurs, bien profiter de l’envie de fraîcheur par temps de chaleur, afin de compenser les quatre années précédentes marquées par une moins bonne production à cause du gel et de la grêle.

Les restaurants ont aussi eu intérêt à anticiper leurs approvisionnements, moins en prévision d’une fluctuation sur les quantités, car si des gens renoncent à sortir, d’autres, au contraire, apprécient les salles climatisées, que sur la teneur des plats à servir, avec plus de légèreté attendue – le ceviche de poisson et les salades prenant le pas sur les recettes en sauce.

En revanche, les très fortes poussées du thermomètre ne sont pas particulièrement favorables à la bière. « Le secteur est sensible à la météo, les gens appréciant notamment de rester en terrasse. Mais en cas de fortes chaleurs, au-delà de 30 degrés, ils préfèrent l’eau et tendent à suivre, à juste titre, les recommandations des autorités sanitaires déconseillant l’alcool par temps de canicule », constate Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France. Elle indique que la consommation de bière sans alcool, qui a globalement le vent en poupe, ne connaît pas forcément de croissance spécifique à ces occasions.

Côté électroménager, les ventilateurs tirent bien leur épingle du jeu de la situation. En mai dernier, historiquement chaud en France, les volumes de ventes ont été quasiment multipliés par trois par rapport au même mois de 2021, selon le Gifam et GfK Market Intelligence. Et sur une année avec une période caniculaire comme en 2020, le niveau de ventes est supérieur de 79 % à celui de 2021 sur la période de mai à août.

Chocolats et sauce tomate plus boudés

Certains produits profitent de la situation pour rappeler leur existence, comme les infusions à froid, à consommer glacées. Des spécialistes du matelas saisissent aussi, de façon ciblée, l’occasion de mettre en avant les modèles adaptés à la période.

Mais à côté de ces grands gagnants, d’autres produits et services pâtissent d’un soleil trop envahissant. Lors de la canicule de juin, la purée déshydratée ou la sauce tomate ont moins été consommées que d’habitude. Cette année, les professionnels des feux d’artifice font aussi grise mine alors que la sécheresse, aggravée par les canicules successives, a poussé de multiples municipalités dans le Sud de la France à annuler les tirs prévus pour le 14 juillet, de crainte de provoquer des incendies.

Enfin, le secteur du chocolat, déjà moins favorisé l’été, est perdant. Mais les grands noms ont trouvé la parade. Ils capitalisent, e-mails envoyés à leurs clients à l’appui, sur leurs propositions… de glaces.

Par Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur Source

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