Climat : comment la Fédération internationale de ski veut sortir les stations du déni
La Fédération internationale de ski et de snowboard a conclu un partenariat avec l’Organisation météorologique mondiale. Objectif : faire prendre conscience aux professionnels des conséquences du changement climatique, sur des bases scientifiques.
« Le changement climatique est une menace existentielle pour le ski et le snowboard. » Johan Eliasch, le président de la Fédération internationale de ski et de snowboard (FIS), n’a pas cherché à se voiler la face en annonçant le partenariat qu’il vient de conclure avec l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le bras armé de l’ONU en matière de météo.
« Nous devons tenir compte des enseignements de la science et des analyses objectives », a expliqué cet homme d’affaires écologiste suédo-britannique, ex-conseiller de Gordon Brown sur la déforestation et l’énergie propre. L’objectif du partenariat est de sensibiliser les professionnels des sports d’hiver à la question, sur des bases scientifiques.
Webinaire
Leur première initiative sera l’organisation d’un webinaire, le 7 novembre, sur l’impact du changement climatique sur les sports de neige et de glace, à l’intention de ces professionnels et des 137 associations de ski nationales. Les outils de prévision leur seront aussi présentés, permettant d’optimiser la gestion des stations.
Selon une étude réalisée en 2023 auprès de 2.234 stations de ski européennes, publiée par Nature Climate Change, et citée par la FIS, 53 % de ces stations risquent fortement de manquer de neige naturelle en cas d’un réchauffement à 2 °C, et ce taux monterait à 98 % avec une hausse de 4 °C.
Les autorités météo suisses, où siègent la FIS et l’OMM, ont établi que les glaciers alpins avaient déjà perdu 60 % de leur volume depuis 1850, et que le nombre de jours de neige avait été divisé par deux depuis 1970 à moins de 800 m d’altitude. En France, l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver en 2030 fait déjà bondir les associations environnementales, qui craignent un désastre écologique entraîné, notamment, par le manque de neige.
Le changement climatique pose déjà de sérieux défis au secteur du tourisme des sports d’hiver et aux organisateurs de compétitions, déjà largement contraints de recourir à la neige artificielle comme pendant les Jeux Olympiques d’hiver de Pékin en 2022. Une pratique lourdement critiquée pour sa consommation d’énergie et ses conséquences potentielles sur l’environnement. En outre, 26 compétitions ont été annulées pendant la saison 2023-2024 en raison des conditions météo.
« Les vacances d’hiver gâchées et les rencontres sportives annulées ne sont que la partie émergée de l’iceberg en matière de changement climatique », a en outre rappelé la secrétaire générale de l’OMM, Celeste Saulo. « Le recul des glaciers, la diminution de la couverture de neige et de glace, ainsi que le dégel du pergélisol ont actuellement des répercussions sur les écosystèmes, les populations et les économies de montagne qui iront en s’aggravant au plan local, national et mondial dans les siècles à venir », a-t-elle ajouté.
Par Anne Feitz : A retrouver en cliquant sur Source
Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/climat-comment-la-federation-internationale-de-ski-veut-sortir-les-stations-du-deni-2123483