Coca-Cola European Partners double ses objectifs
Le distributeur de boissons vise les 50 % de PET recyclé dans toutes ses bouteilles d’ici à 2025 et va doubler les capacités de production de l’usine bourguignonne d’Infinéo, la coentreprise qui le lie à Plastipak.
« Nous avons deux jours de stock. Pour une usine qui tourne 24 heures sur 24, c’est très tendu », reconnaît Marie-Laure Bazerolle, responsable du site pédagogique qui borde l’usine Infinéo de Sainte-Marie-la-Blanche, près de Beaune (Côte-d’Or). Le risque de voir cette unité de recyclage de bouteilles en PET , dans laquelle Coca-Cola European Partners France (CCEP) et le Plastipak ont investi 8,7 millions d’euros en 2013, se retrouver à court de matière première n’est pas nul. Il faut ratisser large pour l’écarter. Une balle de déchets sur cinq qui pénètre son enceinte a franchi les frontières, notamment avec l’Allemagne et la Belgique.
Malgré cette épée de Damoclès, CCEP – distributeur de boissons qui est indépendant de Coca-Cola – ne regrette pas son choix d’avoir intégré, le premier dans son secteur, ce type d’activité dans sa stratégie industrielle et ce, sous forme de coentreprise avec un recycleur. Le numéro un des boissons rafraîchissantes sans alcool en France prévoit même de doubler d’ici à 2025 les capacités annuelles de production de son usine, qui sont actuellement de 48.000 tonnes de PET recyclé (rPET).
Chaque jour, 160 tonnes de bouteilles y sont recyclées. Fruit d’un savant et patient processus de transformation (il prend 17 heures), la matière produite quitte le site bourguignon sous forme de « préformes » – des embryons de bouteilles en partie moulés sur place – ou de granulés plastiques.
Le défi de la massification
Direction, pour l’essentiel, Grigny, en région parisienne, là où se trouve l’une des cinq usines de production de bouteilles de CCEP. Créé en 1986 et entièrement dédié à la production de contenants en PET, le site abrite depuis 2014 une nouvelle ligne où sont fabriqués les préformes de bouteilles de 1,5 litre à partir de 50 % de granules de PET.
Un taux d’incorporation que CCEP s’est engagée à atteindre en 2025 pour toutes ses bouteilles. Ce niveau, près de deux fois supérieur au taux actuel (27 %), ne peut donc être atteint qu’en doublant les capacités de site d’Infinéo. CCEP doit remplir une autre condition : arriver à un taux de collecte des bouteilles usagées en PET de 100 % en 2025. « Nous avons 150.000 tonnes à récupérer », chiffre Arnaud Rolland, le directeur RSE de CCEP. Fort de cette massification, le rPET, dont le prix est actuellement de 5 à 10 % plus élevé que celui de la résine vierge, commencerait à devenir compétitif.
Jouer sur la force des marques
Le groupe a prévu d’investir « plusieurs millions d’euros » pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixés. « Il faut motiver plus de gens à faire le geste de tri », explique Arnaud Rolland. A cette fin, CCEP développe un programme de renforcement du tri à Paris et à Marseille dans le cadre de l’opération « Chaque bouteille compte » montée par l’éco-organisme CITEO et à laquelle participent également Danone et Nestlé. Il s’agit d’installer des points de collecte additionnels adaptés à une clientèle plus jeune, plus urbaine et plus mobile.