En réduisant la taille des bouteilles vendues en France sans réduire ses prix, le géant des sodas annihile les effets de la taxe soda.

C’est un tour de passe-passe qui aurait pu passer inaperçu en plein coeur de l’été. La société Coca-Cola, qui distribue la célèbre marque de boisson gazeuse éponyme, a récemment diminué la taille de ses bouteilles à la vente en France.

Certains ont ainsi pu remarquer depuis le 1er juillet que les bouteilles de 2 litres ont progressivement été remplacées dans les surfaces de distribution par des nouvelles, de 1,75 litre. Les bouteilles de 1,5 litre étant quant à elles amputées de 25 centilitres pour atteindre 1,25 litre.

Les consommateurs perdants

Au grand dam des consommateurs, cette diminution des volumes ne s’est pas accompagnée d’une baisse mécanique du prix. Dans certains cas, le prix des bouteilles a même été revu à la hausse.

Le site spécialisé Rayon-boissons, relatait ainsi à la mi-juillet le cas d’un hypermarché où se côtoyaient deux des nouveaux formats de la marque américaine. « Le coca classique était disponible à 1,19 EUR le litre pour le conditionnement 1,25 l contre 1,01 EUR pour la bouteille de 1,5 l », indique le site.

Cette pratique, connue sous le nom de ‘downsizing’, consiste pour un industriel à diminuer la quantité proposée dans le packaging original d’un produit pour masquer une augmentation du prix. Intervenue au début de l’été, la hausse décidée par Coca-Cola n’a pourtant rien de subite. Elle avait été décidée au début de l’année, occasionnant  un clash entre Coca-Cola et le distributeur français Leclerc .

Répercussion de la taxe soda

Pour Coca-Cola European Partners, qui distribue la marque, il semblerait que cette hausse des prix permette de compenser les effets de la taxe soda, qu’elle paye depuis 2012. La nouvelle mouture de la réglementation, intervenue en juillet, taxe notamment les industriels en fonction de la part de sucre contenue dans leurs boissons.

En réduisant la quantité tout en augmentant ici et là le prix des bouteilles, Coca-Cola fait néanmoins coup double. Selon le site Rayon-boissons, l’introduction de la nouvelle taxe soda expliquerait 9 % à 10 % de l’inflation du prix. Or, entre un prix au litre équivalent à 1,01 EUR et un autre de 1,19 EUR, la hausse est quasiment de 18 %. Il semblerait que Coca-Cola s’octroie, dans ce cas, un petit bonus.

Sollicitée par BFMTV, la marque défend une mesure qui répond à « l’évolution des attentes des consommateurs », tout en rappelant que le prix de vente des bouteilles est fixé par les distributeurs.