Les bonbons qui piquent sont ceux qui bénéficient de la plus forte croissance du marché en France.Comment Haribo a accaparé la moitié du marché français des bonbons 

Haribo continue d’accroître ses ventes de bonbons en France. Avec 46,3 % du marché, le groupe allemand a encore creusé l’écart avec ses concurrents.

Haribo imperméable à l’inflation ? Sans doute à en juger par la santé insolente du confiseur allemand en France à la veille d’Halloween. Contre vents et marées, l’entreprise familiale, dont le chiffre d’affaires mondial est supérieur à 2 milliards d’euros, poursuit son ascension malgré la flambée du sucre, de l’amidon, des emballages… et une hausse des prix de 25 %.

« Quand ça va mal, les gens ont besoin de petites consolations. C’est l’un des derniers marchés où le réconfort est inversement proportionnel au prix», avance Jean-Philippe André, le patron de Haribo France.

« Tout est plus compliqué en France »

Installée à Marseille, la filiale hexagonale de Haribo détient aujourd’hui 46,3 % du marché national des bonbons. « Lorsque j’ai pris la direction de Haribo France en 2006, raconte Jean-Philippe André, notre part de marché était de 23 % ».

Les ventes en France ont atteint 360 millions d’euros en 2023 et Haribo continue de grignoter des parts de marché sur ses concurrents, le groupe Carambar & Co (23 %), contrôlé par le fonds Eurazeo et les marques de distributeur (20,7 %). La marge s’est améliorée, sans toutefois atteindre la moyenne du groupe. « Tout est plus compliqué en France », dit-on chez Haribo.

Les secrets de la réussite du confiseur de ce côté du Rhin ont pour nom Tagada, Dragibus, Schtroumpfs et – plus inattendu, Ricqlès, l’alcool de menthe. En Allemagne, le « Golden bear » (ours gélifié) reste indétrônable. Le succès des fraises Tagada, des perles Dragibus et des schtroumpfs gélifiés ne date pas d’hier. Son ampleur oui. « Les fraises Tagada étaient déjà numéro un lorsque je suis arrivé », se souvient Jean-Philippe André.

La bataille du bonbon qui pique

« J’ai volontairement choisi de concentrer nos moyens sur les points forts. On a mis beaucoup d’argent dans le marketing. Trois ans après, pour le quarantième anniversaire, on avait doublé les ventes. On a fait la même chose avec Dragibus et Schtroumpfs. Ensuite, on a lancé les versions piquantes des trois. On avait pris du retard sur ce créneau », poursuit le patron du pôle tricolore.

Aujourd’hui, Haribo a remonté la pente sur le marché du bonbon qui pique et qui affiche la plus forte croissance de tous les bonbons, selon l’institut d’études NielsenQ. Sur ce créneau, le pôle français de Haribo s’estime « à deux doigts de doubler Lutti, numéro un avec Fizz ». L’alcool de menthe a quant à lui trouvé le tremplin de ses ventes sous de lointains horizons : les Chinois en ont fait leur antimoustique favori et s’en frictionnent volontiers lorsqu’ils ont pris froid. Résultat, Ricqlès fait figure de pépite du groupe en termes de rentabilité.

Le groupe a créé un réseau de 25 boutiques sur l’ensemble du territoire hexagonal, qui ont elles aussi contribué à développer les ventes. Attaquée de toutes parts, l’industrie du bonbon a dû procéder à une profonde mutation pour s’adapter aux nouvelles normes alimentaires. Le sachet de 300 grammes ne règne plus en maître. Les petites portions, de 100 à 200 grammes ont fait leur apparition. Arômes et colorants artificiels ont disparu au profit d’ingrédients naturels.

« Les goûts ont évolué. Les bonbons ont suivi. Le réglisse a quasi disparu. Le piquant s’est installé », résume le dirigeant. L’innovation demeure une clé du développement. « Elle totalise 4 % du chiffre d’affaires chaque année », précise Jean-Philippe André. Les couleurs de Dragibus ont été revues en 2022. Les Schtroumpfs ont désormais leur version allégée en sucre -moins 30 %-, sans changement de saveur. L’année 2023 a vu l’arrivée du parfum limonade chez Tagada, une fraise jaune et piquante.

Par Marie-Josée Cougard – A retrouver en cliquant sur Source

Source : Comment Haribo a accaparé la moitié du marché français des bonbons