Confinement : le click & collect, planche de salut du petit commerce

Des fleuristes aux libraires, les boutiques qui doivent garder porte close vont davantage se lancer dans des solutions alternatives de vente qu’en mars. Notamment pour occuper le terrain face à la grande distribution et aux poids lourds de l’e-commerce à une période phare de l’année.

Dans le quinzième arrondissement parisien, la librairie La 25e Heure a vécu une journée du jeudi 29 octobre très active. Comme beaucoup de ses consoeurs dans la dernière ligne droite avant de devoir clore leurs portes. Les habitués ont défilé pour faire provision d’ouvrages à lire pendant le confinement. Durant celui du printemps, le point de vente avait en effet choisi de ne pas pratiquer le click & collect pour des raisons sanitaires à une période où masques et gels hydroalcooliques manquaient. Tout en maintenant, tous les jours, par mail et de manière innovante le lien avec ses fidèles .

Pour le reconfinement de l’automne, en revanche, l’équipe a mis très vite en place une solution de click & collect à travers deux sites Internet spécialisés, Paris Librairie et Place des libraires. Aux clients de réserver et d’être avertis par mail pour fixer un rendez-vous. Et la librairie complète le dispositif d’un système de conseils personnalisés par téléphone, notamment en prévision des achats de cadeaux de Noël.

Pas le choix

L’exemple illustre la réactivité des commerces de proximité confrontés à nouveau à une période de fermeture . Ils ont aussi tiré les leçons du premier confinement. Et vu que les solutions informatiques permettant le click & collect, la livraison ou la vente par Internet devenaient plus accessibles à de petites structures, sous l’impulsion d’acteurs du numérique développant de nouveaux services pour elles.

Devant la fronde envers la grande distribution, Auchan a décidé de jouer la solidarité. L’enseigne a annoncé qu’elle allait ouvrir dès ce lundi dans ses hypermarchés, des espaces réservés aux libraires, «afin de leur permettre d’accélérer leur démarche declick&collect». Pour les libraires, et tous les commerces fermés, jouets ou textile, l’enseigne va aussi ouvrir 100% de ses comptoirs de retrait Mondial Relay dans ses magasins, et «recueillir et distribuer leurs colis».

Le ministre de l’économie Bruno Le Maire a annoncé jeudi 29 octobre au soir que l’Etat apportera « des moyens financiers pour faciliter la numérisation » des TPE, qui ne sont qu’un tiers à disposer d’un site Internet. Incitant en outre les Français à soutenir les initiatives de celles-ci.

Lorsqu’ils le peuvent et si cela reste économiquement viable ou presque, les petits magasins – des marchands de jouets aux bijoutiers en passant par les spécialistes de la décoration -, ont tout intérêt à rester mobilisés pour éviter que la grande distribution et les poids lourds de la vente sur Internet ne raflent trop la mise à une période cruciale de l’année. Comme cela s’était fait il y a quelques mois. Et inciter les consommateurs à garder leurs habitudes d’achat et le contact avec leurs commerçants préférés.

Du côté des fleuristes, Val’hor, l’interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage, soulignait déjà dans une étude d’impact qu’elle a réalisée à la rentrée que la transformation numérique était devenue un sujet clé pour la filière. ​Sessile, plateforme des artisans fleuristes, qui leur permet de livrer à proximité de leurs boutiques, avait vu ses ventes multipliées par six durant le premier confinement.

Comme d’autres acteurs numériques dans différents secteurs, elle rend gratuit l’accès à sa plateforme dans les semaines qui viennent pour accoutumer à la vente en ligne les professionnels qui ne la pratiquaient pas. Tandis que Solocal, via PagesJaunes, donne accès sans frais à des services tels qu’une solution de click & collect permettant aux commerces de proximité de redémarrer très vite ou une messagerie instantanée avec laquelle ils peuvent communiquer avec leurs clients en temps réel.

Article de Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur source

Source : Confinement : le click & collect, planche de salut du petit commerce | Les Echos