Covid : les surprenants bons comptes de l’hôtellerie-restauration
La situation financière des PME et des TPE du secteur s’est améliorée par rapport à novembre 2019, avant la crise sanitaire, selon un rapport du Conseil d’analyse économique. Le nombre d’établissements en très bonne santé a largement augmenté grâce aux « surcompensations » de l’Etat.
Avec la disparition prochaine du fonds de solidarité, le secteur de l’hôtellerie-restauration va retirer son dispositif de perfusion, auquel il est resté branché pendant de long mois. Reste à savoir dans quel état se trouve le patient, touché successivement par des fermetures administratives, des restrictions d’activité, puis par la mise en place du passe sanitaire. Publié ce mercredi, un rapport du Conseil d’analyse économique (CAE), chargé d’évaluer la santé financière des PME et TPE françaises, livre des éléments de réponse plutôt encourageants.
Il apparaît d’abord que les entreprises du secteur disposent d’une trésorerie abondante. De ce point de vue, on observe que la situation est « bonne » ou « très bonne » pour plus de la moitié d’entre elles en août 2021, contre à peine 25 % en novembre 2019.
Rapport du CAE
Certes, l’été est traditionnellement une période faste pour le secteur, et un effet saisonnier n’est pas à exclure. Mais « cette amélioration s’est produite essentiellement entre avril et juin 2020, c’est-à-dire exactement au moment où les entreprises ont massivement recouru au Prêt garanti par l’Etat », note le rapport.
Moins de 5 % des entreprises « en grande difficulté »
Plus globalement, leur situation financière s’est améliorée depuis le mois de novembre 2019. Au regard de leur encours bancaire net, qui prend en compte les dettes de trésorerie et d’investissement, on observe là encore que le nombre de sociétés en bonne santé a largement augmenté depuis deux ans, tandis que la proportion des entreprises en difficulté a diminué.
Selon le CAE, cette situation résulte en grande partie du soutien accordé par l’Etat pendant la crise, dont l’hôtellerie-restauration a bénéficié à plein. Les données observées pour les entreprises des secteurs protégés « suggèrent une possible surcompensation de la baisse de leur excédent brut d’exploitation ». C’est ainsi que l’hôtellerie-restauration aborde l’après-crise avec près de 12 % d’entreprises en « très bonne santé », contre à peine 6 % pour le secteur de la construction, ou 6,6 % pour l’industrie. En parallèle, moins de 5 % d’entre elles sont en grande difficulté, un pourcentage qui grimpe à plus de 13 % dans la construction.
Quelques ombres au tableau subsistent néanmoins. D’abord, cette situation ne reflète pas les disparités géographiques, l’hôtellerie-restauration ayant particulièrement souffert en Île-de-France, désertée par les touristes internationaux. Ensuite, le secteur, qui a perdu 237.000 employés entre février 2020 et février 2021, peine toujours à recruter faute d’attractivité. Plus de 100.000 postes y seraient toujours vacants.
Article de Yann Duvert- A retrouver en cliquant sur Source