Et de trois. Danone a enregistré une nouvelle croissance en volume au troisième trimestre (+3,6 % avec un effet prix limité de 0,7 %) dans un environnement de consommation sans éclat. « Nous gagnons des clients et des ventes », s’est félicité Juergen Esser, directeur général adjoint chargé des finances, en présentant le chiffre d’affaires sur neuf mois. La progression était de 1, 2 % au premier trimestre et de 2,9 % au suivant.

Pour l’ensemble de l’année, Danone confirme ses objectifs de croissance entre 3 % et 5 %, hors effets de change et modification de périmètre. Le groupe table sur « une amélioration modérée de la marge opérationnelle courante » en 2024.

Les résultats obtenus sur les neuf premiers mois « valident la stratégie engagée » depuis l’arrivée d’Antoine de Sainte-Affrique aux commandes du groupe en septembre 2021, selon le leader mondial. En trois ans, Danone a cédé les 10 % les moins rentables de son portefeuille. Il a notablement renforcé les investissements dans ses marques et développé les gammes les plus porteuses comme les produits laitiers hyperprotéinés. La hausse plus modérée des prix a fait le reste.

Une meilleure réputation pour les yaourts aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis, où le marché du yaourt et du bio a connu des fortunes diverses depuis l’acquisition très coûteuse (11,7 milliards d’euros) du leader Whitewave en 2017, les produits laitiers sont désormais regardés comme des produits bénéfiques pour la santé.

Danone, qui souhaite y enrichir son portefeuille d’un kéfir, une spécialité de lait fermenté réputée pour ses bienfaits sur la flore intestinale, a fait une offre fin septembre sur Lifeway, une petite société cotée à la Bourse de New York, en forte croissance. Le groupe français détient déjà 23,4 % du capital.

La déconsolidation des entreprises américaines de produits laitiers bio Horizon Organic et Wallaby, vendues au fonds Platinum en janvier, explique la baisse de 7,7 %, à 1,6 milliard d’euros, du chiffre d’affaires en publié au troisième trimestre, souligne Danone.

Retour de la Chine

La grande région Chine-Asie, qui totalise un peu moins de 14 % des ventes sur neuf mois (+5 %), a des allures de locomotive sur le dernier trimestre de l’exercice en cours. Elle a enregistré une forte croissance en publié à 7,9 % au troisième trimestre, à 967 millions d’euros, grâce à l’essor des laits infantiles « dans un marché qui affiche ses premiers signes de reprise ». La nutrition médicale a « maintenu sa dynamique », tandis que « les eaux Mizone ont poursuivi une forte performance », indique Danone.

Le chiffre d’affaires de l’Amérique latine, en chute de 8,5 % à 706 millions d’euros, reflète de son côté l’effet de la dévaluation des monnaies locales par rapport à l’euro. Il a également été affecté par « la mise sous licence de l’activité lait au Brésil et de conditions météo défavorables au Mexique », précise le groupe.

Les ventes en Europe, où le groupe fait le tiers de son chiffre d’affaires, se sont « bien tenues » avec une hausse de 1,5 % à 2,4 milliards d’euros, malgré une consommation toujours dénuée de couleurs, selon Juergen Esser. En volume, la progression s’est établie à 2,4 %, « alors que l’effet prix (-1 %) continue de se normaliser ». Le pôle laitier, qui s’est transformé au profit des marques YoPro, Actimel et Alpro, a réalisé de nouveaux progrès. Les eaux en bouteille affichent « une croissance solide », malgré une météo défavorable.

Dans le reste du monde, les résultats se sont sensiblement améliorés à +1,4 %. Sur neuf mois cette zone affiche toutefois encore une chute des ventes de 15,8 % en raison de la cession des 13 usines que Danone possédait en Russie. Une activité équivalente à 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires.