L'objectif de ce chèque cadeau à utiliser au restaurant est d'accélérer la relance du secteur.Déjeuner, sport, culture : comment les géants des titres prépayés soutiennent la relance

Le Groupe Up crée un chèque « cadeau déjeuner » pour inciter les entreprises et collectivités à offrir un repas au restaurant à leurs employés, clients, partenaires. D’autres titres sont à l’étude pour accélérer la reprise de secteurs sinistrés.

Alors que le Sénat examine jeudi en première lecture une proposition de loi visant à créer un « ticket restaurant étudiant » pour les jeunes n’ayant pas accès à un restaurant universitaire, le Groupe Up a lui pris une autre initiative. Accompagnant depuis plus d’un demi-siècle les restaurateurs avec son chèque déjeuner prépayé, la coopérative a imaginé un « UpDéjeuner Cadeau » à offrir pour accélérer la reprise du secteur.

« Nous l’avons d’abord conçu comme une dotation de 30 euros à nos 1.000 salariés, afin de soutenir les restaurants autour de nous, puis nous avons eu l’idée de le proposer aux entreprises et aux collectivités, pour offrir à leurs employés, clients, partenaires ou administrés, afin d’en faire une vraie contribution à la relance », explique François Barbey, directeur du marché des services aux commerçants chez Up.

Démarche solidaire

Le groupe se tourne alors vers l’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), premier syndicat des restaurateurs, pour peaufiner son projet, et le titre de 10 euros est désormais accepté dans l’ensemble du réseau UpDejeuner jusqu’au 31 décembre. « C’est également une opération solidaire, car Up supporte le coût de fabrication de ce nouveau titre et reverse les commissions prélevées sur les commerçants et sur les entreprises – soit 5 à 6 % de sa valeur – à l’association La Tablée des chefs, qui lutte contre la précarité alimentaire », poursuit François Barbey.

La coopérative espère fédérer le maximum de clients et prospects autour de cette démarche militante, mais aussi affirmer sa différence par rapport à ses concurrents Sodexo et Edenred. « L’engagement est d’autant plus dans notre ADN que nous avons un positionnement de proximité dans les territoires et que nous sommes le premier opérateur pour les titres sociaux, prestations d’autonomie, aides aux demandeurs d’asile, donc en contact étroit avec les collectivités », pointe encore le dirigeant.

Marché en croissance

D’autres actions ont déjà été menées en faveur des restaurants : doublement du plafond d’utilisation des titres , prolongation de la validité des titres jusqu’à fin août 2021, règlement anticipé des chèques déjeuner Up, gratuité de la solution LesHabitués permettant de prépayer en ligne les repas réservés chez ses commerçants de proximité.

Alors que le marché des titres restaurant était en croissance de 3 à 4 % par an avant la crise sanitaire, la tendance pour la rentrée reste incertaine. « Il y aura certes davantage de télétravail ce qui les favorise au détriment des cantines, mais l’habitude a été prise pendant les confinements de se faire livrer. Aller au restaurant pour sa pause déjeuner était une particularité française. En télétravail, les collaborateurs vont-ils privilégier leur supérette de quartier ? », insiste François Barbey.

Avec le titre UpCadeau, ils n’auront d’autre choix que de l’utiliser au restaurant ! « C’est tout l’intérêt des solutions ‘fléchées’ d’avance, qui représentent du pouvoir d’achat supplémentaire sur lequel les entreprises sont exonérées fiscalement », commente Vianney du Parc, directeur général d’Edenred France. Lui a sorti son Ticket Mobilité pour les trajets domicile-travail afin de favoriser la mobilité durable, et travaille actuellement sur un Ticket Sport pour accélérer le retour aux salles de sport.

Relancer le tourisme

Alors qu’Up est très présent sur les chèques culture et regrette de ne pas avoir été associé à la généralisation du Pass Culture, la coopérative réfléchit également à soutenir la reprise de ce secteur très impacté aussi, tandis qu’Edenred préconise une nouvelle fois de doubler le montant des chèques cadeaux à octroyer aux salariés, car les CSE ont accumulé des fonds non utilisés en voyages ou sorties culturelles du fait des confinements : c’est ce qui avait été accordé par le gouvernement, à Noël dernier.

Les collectivités locales elles aussi ont compris l’intérêt de se tourner vers ce type d’opérateur pour dynamiser leur territoire. L’agglomération de La Rochelle et son office de tourisme, ainsi que celui de Châtelaillon-Plage ont lancé en juin l’opération « Retrouvez l’essentiel », en partenariat avec l’UMIH de Charente-Maritime et la Chambre de commerce et d’industrie de La Rochelle : 5.000 « bons cadeaux » d’une valeur de 20 euros seront offerts aux habitants et résidents secondaires pour une consommation sur place de 40 euros minimum, du lundi au jeudi, dans les établissements partenaires de l’opération (cafés, hôtels, restaurants), à raison d’un titre par foyer.

Article de Martine Robert – A retrouver en cliquant sur Source

Source : Déjeuner, sport, culture : comment les géants des titres prépayés soutiennent la relance | Les Echos