Le nouveau président des Domaines skiables de Françe veut détrôner l’Autriche. Il table dans 5 ans sur 60 millions de journées-skieur vendues pour l’ensemble des stations tricolores.

Fraîchement désigné, en juin dernier, président des Domaines skiables de France, Alexandre Maulin affiche ses ambitions. La France, qui a totalisé sur la saison 2017-2018 53,8 millions de journées-skieur vendues, entend non seulement rester dans le Top 3 mondial du ski, mais veut reconquérir « la première place ». Il s’agit pour elle de détrôner l’Autriche (54,5 millions de journées-skieur) et de rester devant les Etats-Unis (53,3 millions). Son objectif : 60 millions de journées-skieur vendues dans 5 ans.

La tendance est encourageante : la fréquentation des 250 stations de ski françaises est repartie à la hausse en 2017-2018 (+5 % sur un an, + 2 % par rapport à la moyenne des quatre hivers précédents). Certes, elle est loin du pic des 59,1 millions de journées-skieur enregistré en 2008-2009. Mais, à l’exception de la Savoie qui stagne, tous les massifs ont profité de l’embellie cette année, la palme revenant au Massif central (+35 %) devant les Vosges et le Jura (+25 % chacun). Quant aux recettes, supérieures à 1,4 milliard d’euros, elles ont atteint leur plus haut niveau depuis 1990.

Domaines skiables : la France vise la première marche du podium

Attirer de nouveaux clients

Pourtant, la météo a été en demi-teinte : le manque de soleil a freiné les amateurs de ski, en dépit d’une neige abondante. Le calendrier scolaire – avec des vacances de printemps tardives, débordant sur le mois de mai – a, en outre, été défavorable aux domaines skiables. Ceux-ci ont enregistré une baisse de moitié de leur fréquentation durant cette période, comparé à 2017.

Pour regagner leur place de numéro un, les domaines skiables français et leurs 25.000 hectares de pistes aménagées ont tout de même plusieurs défis à relever. A commencer par celui du renouvellement de clientèle, à l’heure, regrette Alexandre Maulin, de la raréfaction des classes de neige – qui avaient autrefois l’avantage de faire largement découvrir la montagne aux Français. « C’était un vecteur important d’apport de clientèle pour les stations, car 73 % des gens qui apprennent à skier ont envie de retourner au ski », souligne Alexandre Maulin.

Développer l’hébergement

Pour l’heure, la clientèle étrangère ne représente par ailleurs que 26 % de la clientèle totale des stations françaises. « Il y a sans doute un effort à fournir de ce côté-là », reconnaît-il. « Les Allemands et les Néerlandais partent plus facilement en Autriche ou en Suisse à cause de la langue ». D’où la nécessité de mieux former les personnels d’accueil et autres moniteurs de ski. Les massifs français souffrent aussi d’un manque de notoriété à l’international. Il faut « mieux les faire connaître ».

L’hébergement constitue encore un obstacle à surmonter, alors que de nombreuses résidences secondaires restent vides une grande partie de la saison d’hiver. « Il faut valoriser le foncier existant et développer des résidences touristiques d’un nouveau style », estime le président de Domaines skiables de France.

Recourir à la neige de culture

La question du recours à la neige artificielle se pose enfin. « Ces dernières années, nous avons perdu plusieurs points d’activité car nous n’étions pas en mesure d’assurer le début de saison » du fait d’un manque d’enneigement, note Alexandre Maulin. Or assure-t-il, le taux de couverture des domaines skiables en neige de culture était en 2017 de seulement 35 % en France, contre 48 % pour la Suisse, 60 % pour l’Autriche et même 70 % pour l’Italie – plus à même de faire face aux aléas climatiques.