Le groupe vient d'offrir une vue sur la Tour Eiffel à la marque de gastronomie japonaise Kinugawa, au sein de l'hôtel Sax.Du ski à la gastronomie : le groupe Annie Famose tisse sa toile mondiale

Née dans l’univers de la location de ski, l’entreprise familiale est devenue un poids lourd de la restauration. Et démultiplie sa présence de Saint-Tropez à Saint-Barthélemy, en passant par Paris et Dubaï.

Le groupe vient d’offrir une vue sur la Tour Eiffel à la marque de gastronomie japonaise Kinugawa, au sein de l’hôtel Sax. (Claire Israël)

La dernière déclinaison de Kinugawa, marque de gastronomie japonaise avec une touche française, s’offre une vue de choix sur la Tour Eiffel. Le restaurant investit le dernier étage du tout nouvel hôtel Sax, ouvert dans le 7e arrondissement par LXR Hotels and Resorts – la griffe très haut de gamme d’Hilton -, et, à partir de mai, son spectaculaire rooftop.

Comme pour les autres ouvertures de Kinugawa, l’emplacement fait partie des critères phares du groupe Annie Famose, qui accélère le déploiement de cette griffe initialement créée par l’entrepreneur Romain Costa. A Dubaï, c’est au Jumeirah Marsa Al Arab, à l’architecture inspirée des yachts, qu’il avait, juste avant, inauguré l’un d’entre eux. Et l’une des prochaines destinations appréciées des « rich and famous » pourrait être Marrakech.

Lieux emblématiques

« Nous visons des lieux emblématiques. Le succès repose autant sur la localisation, générant une expérience différente, que sur la qualité de la nourriture servie, qui se permet un petit clin d’oeil local. Nos restaurants sont des destinations sociales où les gens aiment se voir. Et notre clientèle voyage beaucoup », explique David Brémond, le fils d’Annie Famose.

Il dirige, avec sa soeur, le groupe familial fondé par la championne de slalom doublement médaillée aux Jeux Olympiques d’hiver de Grenoble en 1968. Née de la location de skis, dont elle détient le premier réseau mondial, avec Skiset, Skimium et Netski, un secteur où son chiffre d’affaires avoisine les 110 millions d’euros hors taxe, l’entreprise met de plus en plus l’accent sur la restauration. Cette activité a dépassé l’historique, enregistrant l’an dernier un chiffre d’affaires d’environ 130 millions d’euros.

Le groupe est de fait nettement monté en puissance dans la restauration, mais avec discrétion. Il compte déjà plus d’une quarantaine d’établissements et se développe également autour de ses propres marques, dont Le Café ou La Ferme Saint-Amour. Au menu, dans la plupart des cas, une dimension festive. Et un cap récent sur l’international, une manière de suivre dans leurs périples des convives qui ont les moyens.

« Nos établissements sont situés dans des destinations de vacances et comptent une forte clientèle étrangère. Le marché y est très résilient et n’est pas sensible aux mêmes effets de conjoncture que l’ensemble du secteur », se félicite David Brémond.

Sans surprise, la montagne est aussi l’une de ses zones de prédilection pour les restaurants. Dans les Alpes, les Kinugawa de Courchevel et de Megève viennent d’ailleurs de fermer leurs portes pour la fin de la saison d’hiver. Mais ils ont aussi investi d’autres régions françaises. Notamment le Var, où la marque a déménagé de Saint-Tropez à Ramatuelle pour s’installer au milieu des vignes et accueillir plus de monde en extérieur.

Développement dans l’hôtellerie

La Petite Plage, dont la carte est signée par le chef Eric Frechon, se décline, elle, aussi bien à Saint-Tropez qu’à Saint-Barthélemy – où le groupe est très présent – ou Biarritz. La côte basque fait d’ailleurs partie des régions où le groupe Annie Famose se montre offensif.

Celui-ci compte aussi continuer à exporter ses concepts avec un raisonnement par destination, pour concentrer ses forces. Pour le seul Kinugawa, il vise un à deux développements par an à l’étranger. Les destinations possibles vont d’Aspen, outre-Atlantique, à Venise, où il juge qu’il y a finalement peu de griffes internationales. Et rien ne dit qu’un jour la marque de restauration japonaise à la touche française ne puisse pas se décliner aussi dans l’hôtellerie.

Ce pôle, mené par Sarah Brémond, commence en effet à se développer. Le Talaia, nouvel hôtel 4 étoiles sous la marque MGallery d’Accor et co-signé avec Extendam, doit ouvrir ses portes en juin. En juillet, c’est Maison Chiberta, un hôtel bien connu à Anglet que le groupe a racheté, qui recevra à nouveau des clients après avoir été revisité. La carte du restaurant y sera confiée au chef Juan Arbelaez.

L’entreprise familiale continue à chercher des relais de croissance. Au-delà de l’hospitalité et des destinations d’été, elle envisage un développement de services hors hiver avec Skiset autour, par exemple, de la location de vélos.

Par Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur Source

Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/du-ski-a-la-gastronomie-le-groupe-annie-famose-tisse-sa-toile-mondiale-2160158