La société du fondateur, Robert Zolade, cède 4,24 % du capital et un administrateur. Le nouveau directeur général, Philippe Guillemot, rendra son diagnostic à la fin du deuxième trimestre.

Evolution au sein du capital d’Elior Group : la société du fondateur Robert Zolade, BIM, a cédé 4,24 % au Fonds Stratégique de Participations, lequel a par ailleurs racheté des titres sur le marché pour atteindre les 5 %. Avec 23,07 % du capital, BIM demeure l’actionnaire de référence mais va céder un siège d’administrateur.

Lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires, le 9 mars, la société Sofibim, administrateur d’Elior Group, ne sollicitera pas le renouvellement de son mandat. Une place sera ainsi libérée pour un nouvel administrateur indépendant. « Il y aura donc un renforcement de la gouvernance et de l’indépendance de l’entreprise, avec six administrateurs indépendants sur dix », souligne un porte-parole d’Elior Group.

Message d’apaisement

Après le renvoi, le 30 novembre dernier, du PDG  Philippe Salle et la dissociation des fonctions de président du conseil d’administration et de directeur général, respectivement confiées le 5 décembre à Gilles Cojan (proche de Robert Zolade) et à  Philippe Guillemot , certains analystes et médias y avaient vu une reprise en main par le fondateur d’Elior. Ces derniers changements au capital du groupe de restauration collective envoient donc un message d’ apaisement .

« Il n’y avait pas de désaccord sur la stratégie de Philippe Salle mais sur la mise en place de cette stratégie, avec une vision moins court-termiste », souligne-t-on encore chez Elior. L’internationalisation et la digitalisation du groupe ne sont donc pas remises en cause.

La conquête de l’ouest demeure une priorité

Si la conquête du marché américain reste bel et bien une priorité, « le rythme en sera dicté par la capacité d’intégration des sociétés que nous visons. Nous sommes de nouveaux joueurs sur ce continent, cinq fois plus petits que les trois leaders mondiaux », rappelle-t-on chez Elior. Pas de regret donc d’avoir vu Centerplate, une entreprise américaine réalisant un milliard de dollars de chiffre d’affaires dans la restauration des stades et des centres de convention, racheté par le rival tricolore, Sodexo.

De même la mise en sommeil de The Living Room ne signe pas le glas du numérique. Cette offre 100 % digitale, lancée par Philippe Salle, devait permettre aux PME de se faire livrer des repas en 30 minutes depuis le restaurant Elior le plus proche, du petit-déjeuner au dîner. « Ce n’était logistiquement pas réalisable dans des conditions de rentabilité acceptables », laisse-t-on entendre aujourd’hui.

Se remettre en ordre de marche

Dans l’Hexagone, la perte par Elior de contrats importants dans la restauration de concession (gare Montparnasse) ou dans la santé (APH de Paris) n’est pas jugée grave. « Le vrai sujet n’est pas de perdre des contrats mais d’allouer le capital là où c’est le plus profitable pour le groupe ; le niveau d’investissements étant très important, il faut faire des choix », souligne-t-on.

Enfin, si d’aucuns évoquent une chasse aux sorcières au sein d’Elior France, depuis le renvoi de son PDG, Philippe Salle, les départs sont ceux de proches qu’il avait nommés à son arrivée. Quant au retour de Pierre von Essen, un ancien cadre parti à la retraite, appelé par Gilles Cojan et Robert Zolade pour diriger la plus grosse filiale du groupe, ce n’est que pour assurer l’intérim, assure-t-on, en attendant le diagnostic de Philippe Guillemot.

Ce dernier s’est donné jusqu’à la fin du deuxième trimestre pour faire ses recommandations. Il apparaît urgent de se hâter avec lenteur, de « se remettre en bon ordre de marche » après une phase de croissance externe et de réformes menées tambour battant.