En Suède, un centre commercial dédié aux seuls produits recyclés
Les boutiques, chacune spécialisée, ne vendent que de la seconde main.
Mitoyenne d’un centre de tri de déchets, ReTuna se veut plus qu’un marché aux puces traditionnelles.Sous le même toit, un centre de tri de déchets recyclables et une galerie commerciale attirent de plus en plus de monde, à la sortie d’une commune du centre de la Suède. Le premier alimente les neuf magasins que compte la seconde, la seule en son genre en Scandinavie.
Comme les autres gérants de boutique, Anne-Marie Siverstad se rend, une fois par jour ou plus, dans le centre de tri mitoyen pour y faire son marché. En général, elle n’y trouve que des objets en suffisamment bon état pour être revendus.
Sa boutique est au premier (et dernier) étage de la galerie qui, au total, fait 5.000 mètres carrés. On y trouve ustensiles de cuisine, plats, assiettes, verres, cafetières, etc. L’assortiment est comme neuf, le lieu clair et propre. Chaque gérant a aménagé son espace – de 50 à 400 mètres carrés – comme il l’entend. Avec deux constantes, un sol en béton et quelques gros tuyaux serpentant au plafond. La galerie et le centre de tri ont ouvert à l’été 2015 dans un ancien entrepôt du géant DHL. Le nom du site ? « ReTuna », pour « recyclage » et « Eskilstuna », la ville d’environ 70.000 habitants où il est situé, à 90 km à l’ouest de Stockholm.
Une identité propre
« La municipalité voulait combiner les deux activités en un seul lieu, pour des raisons environnementales et pratiques, tout en proposant mieux que des puces traditionnelles ou de simples boutiques d’occasion », raconte Anna Bergström, la directrice du site. Avant de donner son feu vert aux divers gérants, elle s’est donc « assurée que chacun d’entre eux se concentre sur une catégorie bien précise d’articles ». Ce n’est pas toujours le cas, quatre des neuf boutiques proposant, entre autres, de la décoration d’intérieur et du mobilier. Il n’en reste pas moins que chacune revendique une identité propre. Les autres vendent des fleurs, des vêtements et des jouets pour enfants, des appareils électroniques et des articles de bricolage. Une organisation caritative, elle, a le droit d’être plus éclectique. « L’an dernier, il s’est vendu pour 8,1 millions de couronnes (830.000 euros) de produits recyclés. L’achat moyen s’élève entre 13 et 14 euros », ajoute la directrice.
La commune a investi 8 millions dans le projet, centre de tri compris. Les gérants de magasins lui paient un loyer mensuel, inférieur au prix du marché. Jusqu’en janvier… Après, chaque boutique devra trouver son modèle économique. La fleuriste, Maria Larsson, est optimiste. Elle dit vendre, en moyenne, pour 255 euros par jour, soit 7.650 euros par mois. D’autres assurent avoir du mal à se payer un salaire décent. « Il faudrait que Re-Tuna ait cinq ou six boutiques de plus pour attirer plus de clients », plaide Nucho Sejdic, qui vend des meubles. Anna Bergström y travaille : 14.000 mètres carrés sont disponibles.
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Source : En Suède, un centre commercial dédié aux seuls produits recyclés