Flunch, la chaîne de restaurants détenue par la famille Mulliez, vient d'inaugurer son nouveau concept dans la galerie commerciale d'Auchan à Roncq près de Lille.Flunch met 100 millions sur la table pour transformer ses restaurants en food courts 

La chaîne de restauration de la galaxie Mulliez lance, dans son restaurant de Roncq près de Lille, son nouveau concept pour redevenir un lieu de destination et relancer son activité.

Flunch, la chaîne de restaurants détenue par la famille Mulliez, vient d’inaugurer son nouveau concept dans la galerie commerciale d’Auchan à Roncq près de Lille. (DR)

Le lieu est lumineux, aéré avec des plantes un peu partout, créant de petits coins plus intimes – certains dotés de canapés. A l’entrée, le bar à salade propose moins de produits qu’auparavant, mais plus de sauces et assaisonnements. Et surtout un bar trône à l’entrée du restaurant. Il propose une petite restauration à emporter, un petit-déjeuner le matin, une boule de glace au goûter et des cocktails pour le soir. « En une semaine, ici à Roncq, il a amené 5.000 euros de chiffre d’affaires additionnel », se félicite Nicole Goujon, directrice marketing chez Flunch.

Flunch, la chaîne de restaurants détenue par la famille Mulliez , vient d’inaugurer son nouveau concept dans la galerie commerciale d’Auchan à Roncq près de Lille. Il doit faire passer l’enseigne du modèle « cantine self-service » d’antan au concept de type « food court » avec la volonté de reconquérir une clientèle multigénérationnelle. « De généraliste, nous sommes devenus multispécialiste », annonce Baptiste Bayart, nommé à la tête de l’enseigne en janvier 2022 pour la relancer.

Cure d’amaigrissement

Car celle-ci a vu son chiffre d’affaires tomber de 500 à 389 millions d’euros entre 2012 et 2019 et 240 millions en 2022, où il faut tenir compte de la réduction du parc. Les deux années Covid ont achevé de mettre en difficultés ce réseau victime depuis quelque temps d’une érosion de son activité.

Elle a accusé un déficit cumulé de 174 millions d’euros sur 2020 et 2021. Il s’en est suivi un PSE supprimant au total 57 restaurants et réduisant l’effectif de 5.600 à 4.400 salariés. Après cette cure d’amaigrissement , le nouveau concept doit faire repartir l’enseigne qui totalise aujourd’hui 150 restaurants en France (dont 50 franchisés) et sept en Italie.

Et s’il y a toujours le coin jeux pour les enfants, l’autre grande nouveauté réside dans un espace baby-foot, flipper, jeux d’arcades et palet. L’enseigne compte y organiser des karaokés toutes les semaines. Elle a également installé des cubes thématiques, pour six personnes, où sont reconstituées des ambiances : terrain de foot, salle de bains où l’on mange sur sa baignoire, bateau de pirate avec vue sur la mer ou ambiance océan…. Tous ces nouveaux espaces ont réduit le nombre de places de 650 à 450 dans ce restaurant de 1.600 m2.

Côté restauration, les codes ont là aussi été cassés. Fini le plateau qu’on pousse sur des « rails » en faisant la queue. Le client passe désormais d’un stand à un autre : du salade bar aux fontaines, puis des desserts pour finir à la caisse où il commande son plat parmi sept offres de cuisines : grill, plancha, burger, bistrot, galette, trattoria (pizza et Pasta) et asiatique (woks) – 80 % de la carte a changé. On récupère ensuite son plat au fond du restaurant où des cuisiniers le préparent en direct. On y voit viandes et poissons crépiter sous l’oeil avisé des chefs cuistots.

Un repas au prix du SMIC horaire

Si les offres se sont étoffées avec par exemple des burgers allant jusqu’à 13 ou 14 euros, le premier prix est à 7,99 euros, avec toujours les légumes à volonté. « Nous sommes revenus à l’ADN de Flunch à notre création en 1971 : offrir un repas pour le prix du SMIC horaire », lance fièrement Baptiste Bayart. Le ticket moyen à Roncq, rouvert le 17 mars, atteint aujourd’hui 13 euros contre 10 en en 2019, inflation oblige.

La transformation du concept passe aussi par plus de digitalisation avec bornes de commandes à l’entrée et biper pour prévenir le client que son plat est disponible. « Notre objectif est qu’il y ait le moins de queues possible », souligne le PDG.

L’enseigne a parallèlement mené une transformation organisationnelle, avec standardisation de ses produits d’un restaurant à un autre – ils étaient auparavant différents- et simplification des gammes. Depuis un an le nombre de fiches recettes a été divisé par deux. En 2022 le déficit s’est déjà réduit à dix millions d’euros « avec un deuxième semestre toutefois positif », précise le PDG. Batiste Bayart vise les huit à dix millions d’Ebitda cette année.

Vingt restaurants devraient être mis au nouveau concept cette année, entre 40 et 50 en 2024 et le reste du parc en 2025. Ce plan de transformation représente un coût de 100 millions d’euros. L’enseigne, qui fait partie d’Agapes, le pôle restauration de la galaxie Mulliez aux côtés de Il Ristorante, 3 Brasseurs ou encore Salad & Co, en attend un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros cette année et 400 à horizon 2026.

Par Nicole Buyse (Correspondante à Lille) – A retrouver en cliquant sur Source

Source : Flunch met 100 millions sur la table pour transformer ses restaurants en food courts