Guillaume Girard-Reydet : « La tendance de marché nous force à faire preuve de résilience et de créativité »

Dans un contexte particulièrement tendu pour la filière des vins et spiritueux, Rayon Boissons a rencontré le président-directeur général de Pernod Ricard France. L’occasion de l’interroger sur de nombreux sujets, des barrières douanières au sans alcool en passant par les relations avec la grande distribution.

Quel regard portez-vous sur la situation dans laquelle est plongée la filière ?

Notre filière vit des moments difficiles tant sur le marché français qu’à l’export. C’est évidemment un défi pour Pernod Ricard mais également pour toutes les entreprises des vins, champagnes et spiritueux qui exportent partout dans le monde. Au niveau national, les spiritueux sont, avec le vin, les deuxièmes contributeurs positifs de la balance commerciale française atteignant plus de 15 milliards d’euros. Alors, en effet, quand de nouvelles barrières douanières se posent, c’est forcément difficile pour toute la filière, à l’international mais aussi en France.

Nous sommes nous-mêmes, Pernod Ricard, exposés à ce contexte difficile que ce soit avec le cognac Martell en Chine ou avec le whiskey Jameson ou la vodka Absolut pour les États-Unis. C’est une période complexe à laquelle nous ne sommes pas habitués. Pendant le covid, nous avions tous connu des moments difficiles, mais juste après, nous avons vécu le rebond avec des moments formidables. C’est un peu comme des vagues qui montent assez haut et redescendent assez bas. Nous espérons que ces disruptions restent temporaires et que la conjoncture redevienne plus propice aux moments de convivialité et de partage qui sont au cœur de notre ADN.

De quelle manière Pernod Ricard France est-il impacté ?

Quand des marchés se ferment, ceux qui restent ouverts ont une responsabilité plus grande. C’est le cas de notre marché historique qui a vu naitre et grandir Pernod Ricard. Un marché français des vins, champagnes et spiritueux qui est malheureusement en recul à la fois en grande distribution mais également en hors domicile. Une tendance de marché qui nous force à faire preuve à la fois de résilience et de créativité pour créer de la valeur pour nos marques auprès des consommatrices et consommateurs. Nous pouvons compter sur des équipes engagées que je salue et remercie, sur des collaborations commerciales fortes et sur un portefeuille de marques exceptionnelles qui s’est beaucoup enrichi au cours des dernières années.

Par quoi passe la relance selon vous ?

Dans ce contexte où nous sommes sous pression, j’aime bien parler d’ambitions. S’il y a bien aujourd’hui un moment de consommation qui est en forte croissance, c’est le moment de l’apéritif. Ça tombe bien, Pernod Ricard a construit son histoire sur ce moment. Cette catégorie est en croissance. Nous pouvons compter sur des marques emblématiques comme Ricard, Pastis 51 ou Suze et aussi sur Lillet qui a l’avantage d’être un produit du terroir français avec des raisins français et qui vient de se parer d’une nouvelle bouteille.

Il y a aussi une tendance de consommation à suivre c’est le moment « casual », plus décontracté dans l’esprit pique-nique et street food. Ricard Bouteille 4,5°, que nous venons de lancer en série limitée, y répond parfaitement. La relance passe aussi par des marques fortes capables d’innover ou de challenger des univers établis. Sur l’univers whisky, nous avons la chance d’avoir Ballantine’s, une marque en croissance sur un marché en décroissance. Une marque fière de ses traditions et de son savoir-faire mais qui innove également de manière remarquable. C’est le cas cette année avec Ballantine’s Sweet blend, un spiritueux gourmand et accessible, pour s’adresser à un nouveau public.

Par Ugo BRUSETTI – Extrait de l’article et à retrouver en cliquant sur source ci-dessous.

Source : https://www.rayon-boissons.com/spiritueux/guillaume-girard-reydet-la-tendance-de-marche-nous-force-a-faire-preuve-de-resilience-et-de-creativite