L’acquisition en 2017 de la filiale brésilienne du japonais Kirin devrait peser sur l’évolution de la profitabilité du brasseur.

Heineken signe une belle année 2017.  Les revenus du deuxième brasseur de la planète ont augmenté de 5 %, à taux de change et périmètre constants, à 21,9 milliards d’euros tandis que le bénéfice d’exploitation progressait de 9,3 % à 3,76 milliards d’euros. Le bénéfice net s’établissant à 2,25 milliards d’euros (+9,3 %).

De quoi augmenter le dividende de 9,7 %, à 1,47 euro par action. Le brasseur néerlandais se fait cependant moins optimiste pour 2018. Heineken prévoit une croissance de sa profitabilité de 25 points de base en 2018 contre 40 initialement. Une évolution liée à l’offensive menée par le groupe au Brésil contre AB-InBev, à la suite du rachat de la filiale brésilienne du japonais Kirin, en février 2017 pour 666 millions d’euros.

Un effet dilutif

Cette acquisition a permis à la société hollandaise de devenir le deuxième brasseur du pays, dans ce qui est la deuxième économie d’Amérique du Sud, juste derrière AB-InBev.

Heineken affiche du coup une croissance à deux chiffres de ses revenus au Brésil. Surtout, la filiale brésilienne du brasseur continue de « surperformer » dans le segment des bières dites « premium », avec 31 % de part de marché, a tenu à souligner Heineken.

Le groupe hollandais devra cependant se montrer patient avec Kirin Brésil. Les analystes estiment en effet que l’entreprise a subi une forte baisse de ses profits sous le contrôle de son ancien propriétaire. Elle continuait d’engranger des pertes lorsqu’Heineken l’a rachetée.

Heineken juge pour sa part que l’intégration de la filiale se passe « très bien » et que son impact dilutif sur les profits sera moindre que prévu.

Surperformance des marchés émergents

Il faut dire que depuis le début de son mandat de PDG en 2005, Jean-François van Bosmeer mise beaucoup sur les pays émergents. L’homme a fait évoluer Heineken alors très centré sur le marché européen, à un profil plus international. Notamment au travers de plus de 65 acquisitions, principalement dans des marchés émergents, comme au Mexique en 2010.

Les chiffres 2017 semblent donner raison au choix du dirigeant. Et pour cause, les marchés émergents ont « surperformé » avec une augmentation de 9,8 % des revenus et de 8 % des bénéfices d’exploitation, l’an dernier. En plus du Brésil, Heineken affiche ainsi une croissance à deux chiffres en Afrique du Sud, en Russie, au Mexique ou encore en Roumanie.