Malgré les JO, l’hôtellerie française a connu un été contrasté, marqué par un tassement global de la demande. Un bilan confirmé mardi par l’Insee, qui fait état d’une baisse de 2,7 % des nuitées sur l’ensemble du troisième trimestre, pour atteindre 66,4 millions. Mais tous les types d’hôtels ne sont pas logés à la même enseigne.

De fait, l’hôtellerie économique a le plus souffert, avec une chute de 9,2 % pour les établissements « non classés », et de 7 % pour les 1 et 2 étoiles. Le milieu de gamme résiste mieux, avec une baisse de 1,9 %. Une situation qui peut notamment s’expliquer par une fréquentation moindre des cols-bleus (ouvriers, commerciaux). « Le BTP, par exemple, connaît un coup d’arrêt, ce qui est susceptible de freiner la demande « corporate » sur ce segment », estime Vanguelis Panayotis, président du cabinet MKG.

Les prix compensent

Du côté de la clientèle loisirs, plusieurs facteurs ont pu avoir des effets négatifs : pouvoir d’achat, week-ends électoraux, météo maussade ayant poussé les touristes vers le sud (y compris hors des frontières françaises), etc.

Pour autant, le bilan est loin d’être catastrophique pour la profession, qui enregistre de bonnes performances grâce à l‘augmentation des prix. Selon les chiffres de l’Alliance France Tourisme, ces derniers ont gonflé en moyenne de 4 % sur le segment « super économique », de 5,8 % sur l’économique et de 4 % sur le milieu de gamme. Avec finalement un revenu par chambre disponible, indicateur clé de l’hôtellerie, globalement en hausse.

Hiver prometteur

Pour le haut de gamme et le luxe, en revanche, l’été a été fructueux. Avec 20,6 millions de nuitées, les établissements 4 et 5 étoiles ont affiché une hausse de fréquentation de 1,5 % cet été, selon l’Insee. Les Américains, omniprésents depuis la reprise post-Covid, y ont largement contribué. Tous segments confondus, le nombre de nuitées réservées par cette clientèle a grimpé de 18 % au troisième trimestre, sans doute tiré par les Jeux Olympiques de Paris.

L’hôtellerie tricolore peut enfin se réjouir des perspectives pour la fin d’année. Au mois d’octobre, le taux d’occupation a connu une hausse dans la quasi-totalité des grandes métropoles, selon des statistiques d’Atout France parues mercredi.

A Paris, les salons, séminaires et autres événements d’entreprise ont repris après le coup d’arrêt des JO. Pour la fin d’année, le taux de réservation dans les établissements de la capitale possède 6 points d’avance par rapport à l’an dernier à la même date. Les arrivées aériennes, elles, sont elles aussi en hausse de plus de 14 %. Reste à savoir si tous les segments en profiteront.