La foodtech française mise sur la livraison au bureau

A côté du marché très concurrentiel, et à la rentabilité incertaine, de la restauration à domicile, des jeunes pousses comme Dejbox, Nestor ou encore Frichti privilégient désormais la livraison en entreprise. Elles développent des offres de « cantines virtuelles » pour les salariés.

 

0601518910899_web_tete.jpg

Se faire livrer son repas au bureau en quelques clics est devenu une pratique courante pour de nombreux salariés.

La livraison de repas dans les bureaux est un marché en plein essor. Depuis quelques années, plusieurs jeunes pousses de la foodtech ont choisi de s’implanter sur ce créneau de la restauration d’entreprise.

Le principe est simple : livrer directement aux employés un repas complet à la pause-déjeuner, un système calqué sur celui de la livraison à domicile. Il s’agit de se substituer aux cantines d’entreprise, aux bistrots du coin ou à la gamelle du midi.

Dans un secteur hyper concurrentiel, plusieurs acteurs dominent le marché français. Chacun avec son propre modèle de développement et de rentabilité.

· Une « cantine digitale »

Start-up créée en 2014 , Dejbox est l’un des leaders nationaux, avec 11.000 repas quotidiens livrés en France. Entre 2016 et 2018, l’entreprise a vu son chiffre d’affaires passer de 1 à 10 millions d’euros. « Notre objectif est de livrer directement aux salariés l’un des plats de notre cantine digitale, explique l’un de ses cofondateurs, Adrien Verhack. Le tout au prix d’un ticket restaurant, soit environ 8 euros. »

Pour cela, l’entreprise emploie 204 personnes, dont, point notable dans l’univers de la « food delivery », plus de 100 livreurs salariés. Afin d’atteindre la rentabilité, très compliquée dans ce secteur où la gestion des stocks de produits en flux tendu s’avère un casse-tête, Dejbox optimise le coût de la livraison par déjeuner.

« On crée des itinéraires de livraison pour atteindre un certain volume de déjeuners. Seuls les salariés des entreprises référencées sur ces tournées peuvent commander », précise le dirigeant. Ainsi, le coût de livraison tombe sous la barre de 1 euro, ce qui permet à la start-up d’être rentable.

· Maîtriser son stock de marchandises

La tendance est identique chez son concurrent direct, Nestor. La start-up, lancée fin 2015, sert quelque 3.000 salariés quotidiens à Paris et dans sa proche banlieue, en proposant cette fois un menu unique, plus propice à une bonne gestion des marchandises.

« Si notre chiffre d’affaires double chaque année depuis quatre ans, c’est parce qu’on est parvenu à simplifier au maximum le modèle, explique Sixte de Vauplane, cofondateur de Nestor. Un menu unique à l’heure du déjeuner permet une meilleure gestion de nos produits et limite le gâchis. » A la différence de Dejbox, n’importe quel salarié peut ainsi commander son repas. L’entreprise, qui externalise sa flotte de livraison, emploie 90 personnes.

· « Répondre aux préoccupations des entreprises »

Autre signe de dynamisme du secteur, l’arrivée de Frichti. L’entreprise française, spécialisée dans la livraison à domicile depuis 2015 , propose depuis dix-huit mois une « offre corporate », avec notamment des plateaux-repas et une cantine virtuelle.

« Bien manger est une des réflexions RH et des promesses employeur actuelles, explique Julia Bijaoui, cofondatrice de Frichti. Notre offre est un moyen de répondre aux préoccupations des entreprises. »

Des préoccupations qui semblent, finalement, faire le bonheur des jeunes pousses de la foodtech française. « En un an, nous avons réalisé 400 % de croissance sur le secteur BtoB. Et ce n’est qu’au début », conclut Julia Bijaoui.

Source : La foodtech française mise sur la livraison au bureau | Les Echos