A quoi rêvent les Français quand on leur fait miroiter une pause salée rapide hors de chez eux ou en livraison à domicile ? D’abord à la pizza, pour 49 % d’entre eux, largement devant le burger (34 %) ou le kebab (29 %), selon l’étude Speak Snacking menée en partenariat avec le cabinet Strateg’eat à l’occasion des Salons Sandwich & Snack Show et Parizza qui se tiennent les 13 et 14 mars, porte de Versailles, à Paris.

Ces trois produits progressent nettement dans l’imaginaire collectif par rapport à 2023 . Le sandwich quitte le podium mais gagne quand même des points et s’installe à la quatrième place. Parmi les 10 premiers, les crêpes et galettes, le croque-monsieur ou les wraps font, de leur côté, une nette percée par rapport à l’année dernière.

Sushis en baisse

En revanche, les sushis disparaissent du Top 10. Mais le segment peut garder espoir car les jeunes générations, les 18 à 25 ans, les citent plus souvent que la moyenne.

La Gen Z s’affirme aussi surconsommatrice de poulet frit, de poke bowls et, de façon bien plus minoritaire, de poutine, ce plat québécois bien roboratif à base de frites, fromage et sauce brune. Ils sont, à l’inverse, moins friands que leurs aînés de salades ou de quiches.

Les établissements les plus fréquentés selon les consommateurs eux-mêmes ? D’abord les boulangeries , pour 52 % d’entre eux, juste devant les pizzerias et restaurants italiens.

Les enseignes de fast-food bien connues, qu’elles proposent burger, tacos, sandwich ou poulet frit se classent en troisième position avec 41 % de personnes déclarant les fréquenter. Elles font mieux que la restauration rapide indépendante.

Des comportements remodelés

Les habitants de la région parisienne ou du Sud-Est se laissent plus facilement tenter que la moyenne par les établissements de sushi ou de cuisine japonaise en général. Les Franciliens sont aussi plus amateurs de restaurants thaïs, coréens et vietnamiens ainsi que de poke. Quant aux 18 à 25 ans, ils se démarquent notamment par leur goût pour les coffee shops et salons de thé.

L’inflation remodèle néanmoins les comportements. Seul 18 % du public estime ne pas avoir changé sa consommation face à la hausse des prix. Première conséquence : la fréquentation des mêmes points de vente de restauration s’effectue sur un rythme moins élevé pour 4 Français sur 10.

Parmi les attitudes privilégiées figure aussi une réduction du panier moyen ou une diminution des visites dans les établissements le midi. Baisse des commandes de dessert ou d’alcool sont aussi au menu. 13 % des gens interrogés apportent également davantage leur « gamelle » au bureau. Au global, les Français n’en dépensent pas moins 39 euros en moyenne par semaine hors domicile contre 36,40 euros en 2023.

Arbitrage des clients

Sur un marché qui devient en tension, les acteurs doivent prendre en compte le fait que les consommateurs risquent de moins fréquenter leurs points de vente dans les prochains mois. Déjà, depuis le début de l’année, les Français font encore plus attention. On assiste aussi à un regain d’intérêt pour l’offre en grande distribution, grâce notamment au maintien de l’utilisation des titres-restaurants.

Malgré ce contexte, Strateg’eat détecte une opportunité pour le « snacking du soir » dans les boulangeries-pâtisseries qui semble en train d’émerger. Tous circuits confondus, le petit-déjeuner est aussi susceptible de monter en puissance et d’atténuer l’effet de nouveaux arbitrages.