La restauration hors domicile, y compris traditionnelle, a gagné en fréquentation et en chiffre d’affaires en 2017, selon le groupe d’études NPD… une première depuis 2008 ! Mais pour les professionnels, la situation demeure fragile.

 

La reprise se confirme dans la restauration. Après le « ça va mieux », l’heure est même au « ça va bien » pour des segments de marché ou enseignes. Pour le groupe d’études NPD, qui vient de finaliser son dernier état des lieux de la restauration hors domicile – y compris la « collective » et la distribution automatique – tous les indicateurs sont au vert.

S’appuyant sur un panel de consommateurs – 14.000 personnes interrogées chaque mois -, il relève, pour la deuxième année consécutive, une hausse de la fréquentation de 1 % en 2017, soit un total de visites ou d’occasions de consommation dépassant la barre des 10 milliards, une première depuis… 2008.

La vitalité de la restauration rapide

En outre, l’année a été marquée par un accroissement de la dépense moyenne de 0,8 %, à 5,55 euros, soit un total de dépenses de 55,6 milliards d’euros (+1,8 %), le montant le plus élevé depuis 2011. La reprise économique, l’absence d’attentats, avec pour corollaire le redémarrage du tourisme international, et « le dynamisme des chaînes » mis en exergue par la spécialiste de la restauration chez NPD, Maria Bertoch, expliquent cette embellie généralisée.

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La vitalité de la restauration rapide, qui, en général, fait mieux que la tendance moyenne du secteur, ne se dément pas avec des hausses de 2,3 % en fréquentation et de 3,7 % en valeur. Si l’offre continue de se diversifier, le sandwich et le burger n’en restent pas moins des produits phares. NPD confirme aussi le développement du « fast casual », cette restauration rapide plutôt qualitative et très diversifiée, ainsi que du petit-déjeuner comme moment de consommation (+3 % en fréquentation).

Des sources professionnelles plus nuancées

En parallèle, note le groupe d’études, la restauration traditionnelle, longtemps en souffrance connaît elle aussi un redémarrage avec un gain de fréquentation de 0,4 % l’an dernier et une augmentation de son volume de ventes de 1 %, une première depuis 2011 dans les deux cas… Une situation que ne corroborent pas d’autres sources professionnelles, qui témoignent néanmoins elles aussi d’une amélioration courant 2017.

Ainsi, la dernière note de conjoncture du groupement patronal GNI, très représentatif des restaurateurs indépendants, se révèle plus mesurée. Elle indique que 2017, en rythme annuel, se termine sur « une baisse proche de -0,5 % » du chiffre d’affaires des professionnels. « Si la fréquentation revient, on constate quand même dans la plupart des enseignes un ticket moyen en baisse », confirme de son côté, Agnès Théodose, la déléguée générale du Syndicat national de la restauration thématique et commerciale (SNRTC), lequel regroupe notamment la plupart des chaînes. Elle souligne aussi que la fréquentation « est encore loin des rendements de 2014 ».

L’amélioration de tendance devrait se poursuivre cette année encore, estiment les entreprises membres du syndicat patronal, indique Agnès Théodose. Pour sa part, NPD confirme sa prévision de hausse de la fréquentation pour le secteur de la restauration hors domicile en 2018, soit 111 millions de visites ou occasions de consommation supplémentaires.