La révolution numérique accélère la croissance d’Edenred

La progression à deux chiffres de l’activité et du bénéfice net sont le fruit d’investissements massifs, de 200 millions par an, dans la technologie. Sa plate-forme de solutions de paiement prépayées permet de créer facilement de nouveaux services.

 

Une présence dans 46 pays à travers 250 programmes customisés, ce qui complexifie le ticket d’entrée pour un concurrent.

« La digitalisation est souvent mal vécue et synonyme de suppressions d’emplois. Chez Edenred, la digitalisation au contraire est heureuse », se félicite dans un entretien aux « Echos » Bertrand Dumazy, le PDG du groupe leader des solutions de paiements pour le monde du travail. De fait, les comptes semestriels de l’exercice 2019, publiés ce mardi, reflètent une croissance flatteuse : le revenu total s’inscrit en hausse de 16,8 %, à 777 millions d’euros pour un bénéfice net qui progresse de 17,9 %, à 146 millions.

Une performance qui prend en compte les effets de périmètre positifs (+4,5 %) du fait des dernières acquisitions, les effets de change défavorables (-2,1 %) et l’impact négatif lié au Venezuela (-0,1 %). Edenred voit l’ensemble de ses lignes de métiers et de ses zones géographiques progresser.

Investissement massif dans les technologies

Depuis sa nomination en 2015, Bertrand Dumazy a accéléré la  révolution numérique dans l’entreprise. « Cette croissance forte a été permise par un investissement massif dans la technologie de 200 millions par an, afin de creuser l’écart à la fois avec nos concurrents traditionnels comme avec les nouveaux arrivants », explique le patron d’Edenred, énumération de ses points forts à l’appui : « nous sommes les seuls à offrir des solutions compatibles avec Google Pay, Apple Pay, Samsung Pay, à proposer notre propre système de paiement sur mobile, à offrir du paiement via internet de compte à compte, ou encore à permettre à nos utilisateurs de commander sur Uber Eats ou Deliveroo grâce aux partenariats conclus ».

Edenred connecte 830.000 entreprises clientes, 47 millions de salariés-utilisateurs et 1,7 million de commerçants partenaires dans 46 pays, pour  des usages variés  : restauration, alimentation, carburant, déplacements professionnels, garde d’enfant, shopping….

Plate-forme d’intermédiation

Son activité historique, Ticket Restaurant, chèques emploi service…, représente encore 63 % du chiffre d’affaires opérationnel, en hausse de 12,2 % au premier semestre, à 472 millions d’euros. Les « solutions de mobilité professionnelle », qui pèsent 26% de l’activité, ont, elles, grimpé de 19,3 %, à 192 millions, et les services de paiement aux entreprises et les programmes sociaux ont bondi de 43,1 %, à 84 millions.

Dopé par l’acquisition en début d’année de l’américain CSI, ce troisième pôle génère désormais 11 % du chiffre d’affaires opérationnel. Le modèle générateur de cash flow d’Edenred lui a permis de réaliser pour 800 millions d’euros d’acquisitions au cours des six premiers mois de l’année, tout en gardant un niveau d’endettement faible.

« Notre plate-forme d’intermédiation nous permet d’intégrer facilement de nouvelles activités, et d’adapter l’offre dans chaque pays, avec 250 programmes dans le monde », remarque Bertrand Dumazy. Une façon de rivaliser avec d’autres grandes plates-formes américaines : « le nombre de repas servis annuellement grâce à nos systèmes est du même ordre de grandeur que celui d’Uber Eats, et le nombre de miles parcourus grâce à nos cartes de mobilité comparable à celui enregistré par Uber », note encore le PDG.

Avec un atout majeur : l’utilisation des solutions prépayées Edenred est fléchée. Ce qui permet, par exemple, au ministère de l’agriculture du Burundi d’être certain de voir l’argent attribué aux agriculteurs pour acquérir les bonnes semences leur parvenir et être utilisé à bon escient.

Source : La révolution numérique accélère la croissance d’Edenred | Les Echos