La vodka Absolut fait vaciller les résultats de Pernod Ricard
Le groupe de spiritueux a enregistré une forte baisse de son bénéfice net au terme de son exercice décalé 2019/2020. La crise sanitaire due à la pandémie de coronavirus a largement pesé, en particulier sur la marque de Vodka Absolut, qui a fait l’objet d’une dépréciation de 912 millions d’euros.
La gueule de bois est finalement (un peu) moins rude que prévu pour Pernod Ricard. Le groupe de spiritueux, sérieusement affecté par la crise sanitaire due à la pandémie de coronavirus, a annoncé ce mercredi une chute de 77 % de son résultat net annuel, à 329 millions d’euros, contre 1,46 milliard il y a un an. Sa marque de vodka Absolut, qui a vu son chiffre d’affaires baisser de 11 %, a ainsi fait l’objet d’une dépréciation de 912 millions d’euros (en montant brut) dans les comptes annuels du groupe.
Plus globalement, les ventes de Pernod Ricard ont enregistré une baisse de 8 % à 8,5 milliards d’euros, ce qui correspond peu ou prou aux attentes des analystes. Sur l’année, l’appréciation du dollar face à l’euro aura contribué à limiter les dégâts. La relativement bonne nouvelle est à chercher du côté du résultat opérationnel courant, qui recule finalement de 13,7 % alors que le groupe prévoyait une baisse de 15 %.
Si l’on exclut l’Europe et les Etats-Unis, l’activité du groupe a reculé de 14 % sur l’année, un phénomène attribué aux mesures de confinement en Asie, son deuxième marché. Les ventes dans les aéroports ont aussi logiquement dégringolé, conséquence de la paralysie du trafic aérien pendant plusieurs semaines.
Gain de parts de marché
Le numéro deux mondial des vins et spiritueux a en revanche bien résisté aux Etats-Unis et au Canada, ainsi que dans certains pays d’Europe comme en Allemagne, au Royaume-Uni ou dans les pays de l’Est. Autre bonne nouvelle : la consommation à domicile, soutenue par les mesures de confinement, a tiré les ventes vers le haut.
« Le groupe a été très résilient sur l’ensemble de l’exercice 2019/2020 et a démontré son agilité et sa capacité à maintenir ses chaînes d’approvisionnement opérationnelles, maîtriser les coûts et gérer le cash », s’est félicité Alexandre Ricard, le PDG du groupe. Le dirigeant a pointé le gain de parts de marché dans des pays comme l’Inde, le Japon ou la France.
Pour l’exercice 2020/2021, Pernod Ricard anticipe une reprise progressive en Asie, et compte profiter du retour à la normale dans les cafés et restaurants un peu partout dans le monde. Il prévoit en revanche un « ralentissement durable » dans les lieux de transport, en particulier dans les aéroports.
Article de Yann Duvert – A retrouver en cliquant sur Source