Le bio, même les boissons s’y mettent !

Les Français sont aujourd’hui de plus en plus préoccupés par la sécurité alimentaire (67% d’entre eux, source : Kantar World Panel 2017) et ces craintes conduisent indubitablement à une forte attente sur la qualité et la transparence des produits qu’ils consomment.

L’immense apogée du bio reste le symbole le plus probant de ce phénomène de valorisation et cela impacte l’ensemble des acteurs de la CHD (Consommation Hors Domicile). Les patrons d’établissements ont pris « le bio » à bras le corps et pour preuve, 37% des établissements traditionnels en proposent désormais à leur carte. Ce marché a clairement le vent en poupe et son triomphe ne cesse de s’étendre. En 2016, le bio pesait 182 millions de chiffre d’affaires en restauration commerciale. Côté producteur de boissons, on s’agite pour développer de belles innovations et séduire cette clientèle qui cherche à rester en bonne santé tout en maîtrisant son budget. Le « consommer moins mais mieux » est donc toujours sur le devant de la scène.

 

La pionnière en la matière : l’eau de coco

Parce que le consommateur rêve de produits sains et bruts, l’eau de coco, une boisson singulière est apparue en 2010 en point de vente. Lors de son arrivée, elle attirait essentiellement les sportifs car elle est un excellent remède pour se réhydrater et prévenir les crampes. En effet, cette boisson 100% naturelle contient 0 graisse, 0 cholestérol, sa bouteille de 33 cl détient moins de sucre qu’une pomme, plus de vitamines C qu’une orange et plus de potassium qu’une banane.

Ces arguments en ont donc séduit bien d’autres, si bien que le marché est aujourd’hui en plein essor ! Vaï Vaï, la première arrivée il y a 6 ans, remporte tous les suffrages avec 46% de parts de marché (tous segments confondus). Et le géant des BRSA, PepsiCo, a réussi une belle opération en mettant la main sur Vita Coco. Cette marque se fait peu à peu une place aux côtés du leader et permet à PepsiCo d’amorcer une opération de diversification pour sortir du « tout cola », trop souvent assimilé à la nourriture malsaine.

 

Les eaux déclinent en bio

Depuis plusieurs années, les eaux aromatisées sont revenues sur le devant de la scène et, riches de recettes innovantes, elles sont parvenues à séduire un large public, des plus jeunes au plus âgés. Il faut dire qu’elles jouissent d’atouts non négligeables : elles ne sont pas sodas, puisque sans calories (ou presque), mais elles sont suffisamment ludiques pour être consommées en dehors des repas. Ainsi, un client qui ne souhaitera pas consommer d’alcool durant l’instant de l’apéritif pourra naturellement se tourner vers une eau aromatisée.

Mais comment pousser l’innovation plus loin, si ce n’est, lancer de nouvelles saveurs ?

Et bien, un nouveau phénomène vient secouer l’univers et l’acteur principal se nomme : le bio. Une opération menée de front par Danone Eaux France, qui va passer en bio toutes ses déclinaisons aromatisées de la marque Evian. Porté par le succès de sa gamme Evian Fruits et plantes, mais aussi celle au thé infusé, Evian & Kusmi, le numéro 2 de l’eau embouteillée ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin et va étendre le bio à toutes ses recettes aromatisées.

D’autres acteurs en font une véritable marque de fabrique, à l’instar de Wat Water, une nouvelle marque d’eau gazeuse aromatisée bio, « sans sucres », « sans édulcorants » et « sans additifs » !

La mode du « sans », cette jeune pousse s’en inspire pour toucher avec efficacité ses futurs clients, brandit un slogan qui en dit long : « sucrer, c’est tromper » ! Ses cibles ? Plutôt des millenials ayant une connaissance des modes urbaines, un goût certain pour les voyages et doté de l’esprit start-up. Perrier prend également le wagon du « sans » et lance deux nouvelles saveurs aromatisées, « sans sucres », « sans édulcorants » mais riches en saveurs : pastèque et pamplemousse !

 

Le thé, bien entendu !

Le thé aromatisé, ce n’est pas un secret, bénéficie d’une image positive auprès des consommateurs et il est également un segment premium largement exploité par les acteurs des BRSA. Orangina Suntory France avec sa marque Maytea, composée à 94% d’infusion de thé noir ou vert, connaît un franc succès !


Ses boissons iconiques, symboles « bien-être » surfent sur la même vague, celle de la naturalité et de la santé. D’après les derniers chiffres de l’Observatoire C10, ce segment croît de 10% en volumes, soit une progression de 8,7% de chiffre d’affaires !


Les acteurs historiques du thé en CHR ont également à cœur de dynamiser leur marché et profiter de cet engouement pour la boisson infusée. En témoigne le lancement de la gamme « Tea Time » par Café Folliet où le consommateur est invité à une véritable expérience. En effet, cette offre est composée de feuilles de thé vert et de fleurs comestibles. Au contact de l’eau chaude, ces fleurs éclosent, offrant ainsi aux convives un instant unique.

Puis des petits nouveaux débarquent sur le marché, comme Pukka et sa gamme de thés biologiques. Le créneau de cette marque : les plantes et herbes possédant des vertus médicinales de haute qualité. Riches en bienfaits naturels et sans arômes artificiels, les thés et infusions de Pukka délivrent des saveurs puissantes. Sébastien Pole, son créateur, en est persuadé, « proposer une gamme biologique à ses convives est un vrai facteur différenciant, générateur de chiffre d’affaires ! »

 

Les vins bio font de l’œil aux millenials

Naturel, biologiques, autant d’arguments susceptibles de séduire le millenials, cette génération jugée difficile à séduire et fidéliser. Pourtant, les vins renouent des liens très forts avec les jeunes. Selon l’enquête IFOP-Vin et Société 2016, 7 personnes âgées entre 18 et 30 ans sur 10, se déclarent amateurs de vins. Pourquoi un tel succès ? Parce que ce segment du vin véhicule des valeurs chères aux millenials, telles que la convivialité, le partage mais aussi le terroir, la culture gastronomique.

Les 18-30 ans sont attachés à cet art de vivre à la française mais ils sont également sensibles à cet angle que prennent bons nombres de vignobles : le respect de la planète avec la culture raisonnée. Les vins biologiques ont ainsi une véritable carte à jouer. 41% des 25-35 ans sont curieux de déguster du vin régulièrement, alors pourquoi pas les mener à le découvrir autrement. La transmission du savoir et l’initiation est notamment un désir manifeste chez les jeunes. Le prix reste par ailleurs un facteur déterminant dans l’acte d’achat pour la cible jeune. Il faut donc savoir raconter une histoire, proposer des vins sortis des sentiers battus, respectueux de l’environnement et riches en qualités gustatives, légères, simples et …abordables !

 

Détoxifiante, antioxydante … ces boissons savent susurrer à l’oreille des adeptes du mode de vie healthy

Longtemps victime d’une image poussiéreuse, les jus de légumes semblent retrouver toutes leurs lettres de noblesse en CHR. Produit « bien-être » par excellence, ils attirent inexorablement les convoitises de consommateurs attentifs à leur santé.

C’est en tout cas le parti pris de la marque Yumi, avec ses recettes à base de concombre, chou rouge, pastèque, poivron vert et autre betterave. Idéal pour les actifs adeptes du nomadisme, les jus sont faciles à transporter et à déguster sur le pouce, tout en concentrant en une bouteille les nutriments contenus dans les légumes. Décidemment, ils ont tout pour plaire : sains, pratiques et bons !

Le chiffre parlant :

Lorsque l’on constate que 74% des consommateurs sont sensibles au label bio, d’après Lavazza, acteur n°2 du café en hors domicile, il est évident que les envies d’authenticité et de naturalité sont aussi de mise pour ce segment !

 

Source : Entrez dans la tendance