L’e-commerce alimentaire a gagné quatre ou cinq ans avec le Covid

En 2020, les ventes en ligne de produits de grande consommation ont progressé de 42 % en valeur, pour atteindre 7,8 % de part de marché, selon le baromètre Nielsen/Fevad. Elles ont toujours le vent en poupe en 2021.

Acheter ses pâtes, ses yaourts ou ses produits d’entretien en ligne est devenu un réflexe pour une partie des Français. La pandémie et les confinements ont poussé de nouveaux consommateurs à sauter le pas. Résultat : l’e-commerce alimentaire a gagné quatre ou cinq ans, selon le dernier baromètre Nielsen/Fevad.

Les ventes sur Internet des produits de grande consommation et de frais en libre-service ont pesé 7,8 % des ventes en 2020, avec des pics lors des confinements, contre seulement 5,8 % l’année précédente. En valeur, elles ont progressé de 42 %.

Un enjeu de fidélisation

La tendance reste porteuse, puisque, pour l’instant, en 2021, la hausse atteint 13 % par rapport à la bonne année 2020, contre seulement 1,2 % pour les emplettes en grande surface, tous formats confondus. Ce qui porte la part de marché de l’ e-commerce sur ces produits à 9 %. En moyenne, un Français sur deux y a recours. « L’erreur serait de croire que la parenthèse va se clore. Il existe un effet de cliquet », estime François Momboisse, président de la Fevad, la fédération de l’e-commerce.

L’enjeu, aujourd’hui, est de fidéliser. « Les deux tiers des consommateurs recrutés durant le premier confinement n’ont plus fait d’achat de produits de grande consommation après. Parmi eux, figurent notamment des retraités, qui ont eu tendance à retourner dans le commerce physique. En revanche, l’utilisation des courses en ligne se consolide chez les foyers déjà acheteurs, qui y trouvent un assortiment plutôt meilleur. Les télétravailleurs utilisent aussi davantage Internet », analyse Daniel Ducrocq, directeur général A3distrib et service distribution Europe de NielsenIQ.

Pour les adeptes des courses sur ordinateur ou smartphone, le drive reste l’incontestable poids lourd du mode de récupération des commandes. Mais depuis le début de l’année, la livraison à domicile progresse davantage que lui, et le drive piéton a vu ses ventes exploser de 47 %.

Rien d’étonnant, alors, à voir les initiatives se multiplier. Et les modèles hybrides émerger, à l’instar du nouveau concept lancé en partenariat par Carrefour et La Poste , mêlant drive piéton et colis issus d’autres types d’e-commerce.

De nouveaux appétits

Au-delà des courses du quotidien, l’e-commerce de produits et services a atteint 29,1 milliards d’euros durant les trois premiers mois de l’année, soit une hausse de 14,8 % sur un an, selon l’étude trimestrielle de la Fevad . Un chiffre qui cache le grand écart entre des ventes de produits portées notamment par la fermeture de certains magasins (+30 %) et l’e-tourisme (- 49 %).

Les sites des enseignes traditionnelles progressent bien plus vite que les pure-players. Signe que les consommateurs savent désormais bien jongler, en fonction des moments et des contraintes sanitaires, entre les achats sur place ou devant leur écran.

18.000 nouveaux sites ont, en outre, vu le jour au premier trimestre, soit une croissance de 12 %. La vente en ligne n’a pas fini de susciter de nouveaux appétits.

Article de Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur Source

Source : L’e-commerce alimentaire a gagné quatre ou cinq ans avec le Covid | Les Echos