Le commerce de proximité n’a jamais été autant aimé des Français

La crise sanitaire a renforcé la relation des consommateurs avec leurs boulangeries, primeurs ou fromageries, selon une étude Odoxa pour Epicery. Mais les Français estiment aussi que les prix y sont élevés et que ces boutiques pourraient se montrer plus innovantes.

Le commerce de proximité sort plutôt gagnant de la crise sanitaire. Près d’un Français sur deux estime que ce type de commerce a renforcé sa relation avec lui, selon une étude Odoxa pour Epicery , la place de marché livrant les produits frais. Et l’attachement à ces boucheries, boulangeries, poissonneries, primeurs et autres boutiques est encore plus partagé, puisque 84 % des consommateurs leur déclarent leur flamme. Assurer leur maintien, à condition que ces points de vente soient de qualité, semblent prioritaires pour six personnes sur dix.

Neuf Français sur dix en ont une bonne image. Un record parmi toutes les professions. « Les métiers de l’artisanat sont valorisés dans l’imaginaire des consommateurs », relève Edouard Morhange, cofondateur et directeur général d’Epicery, qui livre les produits de 1.200 points de vente dans cinq villes et va en compter sous peu deux supplémentaires.

Reconversions

La popularité va au-delà de la simple relation entre commerçant et client. Une personne sur deux souhaiterait même, certainement ou probablement, exercer un métier de l’artisanat alimentaire, même si elle ne saute pas le pas. Surtout dans la boulangerie-pâtisserie. Ce qui se reflète d’ailleurs dans la montée en puissance des reconversions dans ce métier . Avec néanmoins la conscience que toutes ces professions sont « fatigantes » et « difficiles » au moins autant qu’elles sont « authentiques » et « passionnantes ».

Mais si la cote d’amour des commerces du quotidien est forte, ils ne sont pas pour autant exempts de critiques. Quelque 78 % des consommateurs estiment, selon l’étude, qu’ils proposent des produits à des prix élevés. Et 62 % jugent qu’ils ne sont pas encore bien adaptés au numérique, qui devient pourtant de plus en plus le nerf de la guerre comme le souligne, par exemple, dans la boulangerie, Eric Kayser pour qui la livraison et le click & collect font désormais complètement partie du paysage. Enfin, 52 % considèrent qu’ils ont du mal à renouveler leur offre et qu’ils ne sont pas assez innovants.

« Même si certains acteurs, tous univers confondus, ont opté pour des partis pris différents, l’expérience en magasin change peu. Lorsque vous entrez dans une fromagerie, elle a peu modifié sa disposition, le principe de son comptoir date d’il y a un siècle. Alors que les pâtisseries ont beaucoup évolué. Pourtant, un poissonnier peut aussi proposer des produits cuisinés, livrer des plateaux de fruits de mer. Il faut aussi penser aux nouvelles générations qui ont grandi avec le Web », analyse Edouard Morhange.

Ce dernier estime également que beaucoup de commerces vont être cédés dans les prochaines années pour des raisons démographiques. Et que les enjeux de formation vont monter en puissance.

Par Clotilde Briard – A retrouver en cliquant sur Source

Source : Le commerce de proximité n’a jamais été autant aimé des Français | Les Echos