Pour la première fois, le géant allemand présentait des comptes séparés pour ses deux pôles appelés à être scindés.

Après le feu vert de ses actionnaires, qui ont validé sa scission à plus de 99 % en février, le groupe de distribution allemand Metro a présenté mercredi, pour la première fois, des comptes séparés pour le deuxième trimestre de son exercice décalé. Des résultats qui ont fait chuter le cours du groupe à Francfort. En cause : une perte avant intérêts, impôt et éléments exceptionnels de 19 millions d’euros pour son pôle électronique grand public, contre un bénéfice de 38 millions d’euros un an plus tôt. Le groupe explique cette contre-performance par ses investissements dans sa transformation numérique ou, encore, des offres promotionnelles en Allemagne.

Les activités dans l’alimentaire ont, quant à elles, bénéficié de cessions immobilières et d’effets de change positifs. Le résultat d’exploitation avant éléments exceptionnels s’est élevé à 90 millions d’euros, contre une perte de 27 millions à la même période l’année dernière. Les ventes ont progressé de 2,4 %, à 8,5 milliards d’euros, grâce au redressement du rouble – Metro est fortement présent en Russie -, ainsi qu’au rachat de la filiale française de logistique alimentaire Pro à Pro en juillet. Ce qui a compensé le recul des ventes des supermarchés Real.

Deux entités cotées

Mais que pouvaient donc avoir en commun le commerce alimentaire de gros, à destination des commerces et restaurants, et les rayons des magasins de produits électroniques grand public ? Pas grand-chose, selon Metro, qui réunissait pourtant jusqu’ici l’ensemble de ces activités sous un même toit. Pour mieux développer chacun de ces segments, le géant de Düsseldorf a donc décidé de les séparer en deux entités cotées indépendantes : les activités alimentaires, avec son grossiste Cash & Carry et sa chaîne de supermarchés Real – ensemble qui prendra le nom « Metro » -, et l’électronique grand public, représentée par les magasins Saturn et Media Markt, qui sera baptisée « Ceconomy ».

C’est une « belle évolution », au cours d’une « année de transition sur le chemin de la scission », a commenté Olaf Koch, à la tête du groupe depuis 2012. Avec cette scission annoncée en mars 2016, le dirigeant espère relancer le groupe de Düsseldorf, amaigri par des cessions successives et qui souffre de la concurrence. Au-delà de la croissance, il s’agit aussi de clarifier les profils des deux entreprises vis-à-vis des investisseurs. Leur introduction en Bourse, prévue cet été, pourrait cependant être compromise par une plainte d’actionnaire sur laquelle se penchera fin juin un tribunal de Düsseldorf. « Nous sommes absolument confiants », a commenté Olaf Koch.