Les ventes de produits vegan et végétariens devraient bondir de près de 60% en France d’ici à 2021. Mais tout en restant dix fois inférieur au marché du bio, affirme Xerfi.

Tous les ingrédients sont là pour une envolée du marché du vegan et des produits végétariens, selon le cabinet d’études Xerfi. La méfiance née des scandales alimentaires, les images chocs de L214, les discours anti-viande….  Les distributeurs et les industriels croient ensuite à ce nouveau marché . Les premiers ont lancé leurs gammes « veg » dès 2015, Carrefour avec « Veggie », Auchan avec « Envie de Veggie », Système U avec « Bon et Végétarien », Les Mousquetaires avec « Veggie Marché », Monoprix avec « Le Végétal ».

Les seconds leur ont emboîté le pas, sur des segments en perte de vitesse, comme les produits laitiers et carnés. En 18 mois, Nestlé est devenu avec Herta, le leader du traiteur végétal, avec une part de marché de 28 % selon Xerfi. Les acteurs historiques, comme  Triballat avec Sojasun, ou Nutrition et Santé avec Cereal, ont brusquement été rétrogradés à « des positions d’outsiders tout en ayant augmenté leurs ventes », souligne Xerfi. Leur part de marché est passé de 68 % des ventes à 26 %.

Un marché de niche

L’engouement va se poursuivre quelque temps encore, dit Xerfi, plus par curiosité pour des produits nouveaux que par dogmatisme. « La population vegan et végétarienne restera stable à moyen terme. Le flexitarisme, qui consiste à réduire sa consommation de viande sans la supprimer, va progresser ». Si bien que le marché veg devrait bondir de 57 % en passant de 380 millions d’euros en 2018 à 600 millions d’ici 2021. « Un montant comparable à celui du sans gluten, mais dix fois inférieur au bio ».

Une croissance de 23%

Certains rayons sont en plein boom. C’est le cas des desserts végétaux, où se sont lancées de nombreuses marques, dont Alpro (Danone), Michel & Augustin (Danone) , Andros, Bjorg, Charles & Alice. Ce rayon devrait doubler de 100 millions d’euros en 2018 à 200 millions en 2021.

Le traiteur végétal devrait connaître une croissance annuelle de 23 % sur la période pour atteindre 175 millions d’euros dans trois ans. En revanche, les boissons végétales ont atteint une sorte de maturité et devraient limiter la progression de leurs ventes, à +5 % par an.

Malgré cette envolée, Xerfi ne croit pas que le marché du veggie dépassera le stade de la niche. « Les alternatives à la viande et aux protéines de lait s’inscrivent dans un effet de mode », affirme le cabinet d’études, qui cite « L’étude prospective sur les comportements alimentaires de demain » du Credoc. Les acheteurs réguliers ne représentent pas plus de 5 % de la population. « Le marché pour l’heure est tiré par l’attrait de la nouveauté, mais les produits peinent à convaincre », juge Xerfi.