Le numéro deux de la restauration en France à l’assaut des hôtels du cheikh saoudien Al-Jaber

Associé à des entrepreneurs de l’hôtellerie, Olivier Bertrand, le patron du groupe de restauration éponyme, a fait la meilleure offre de reprise des hôtels du groupe JJW. Mais leur propriétaire, le cheikh Al-Jaber, qui veut garder le contrôle, a obtenu du tribunal de commerce de Paris du temps pour finaliser un possible plan de continuation.

Un candidat surprise dans le processus de cession des hôtels du groupe JJW, en redressement judiciaire. Olivier Bertrand, le propriétaire du groupe de restauration éponyme, plus connu par le biais de ses chaînes Hippopotamus, Burger King ou Quick et ses grandes brasseries parisiennes telles Lipp, La Coupole, Le Procope… dispute le contrôle d’une partie du parc parisien des hôtels du cheikh saoudien Mohamed bin Issa Al Jaber.

Le numéro deux de la restauration en France , bien que subissant de plein fouet le choc sanitaire, a remis via son holding Bertrand Corp. la meilleure offre de rachat pour la dizaine d’établissements de JWW, classés de 3 à 5 étoiles, dont sept sont situés à Paris et sa banlieue, dans le cadre du processus de cession conduit sous l’égide du tribunal de commerce de Paris.

Une mise de 175,5 millions

Olivier Bertrand, qui dispose déjà de deux hôtels de luxe à Paris – Le Saint James Paris (un Relais et Châteaux) et Le Relais Christine – s’est associé à l’entrepreneur Jean-Claude Lavorel, qui compte lui-même onze hôtels en région et en Ile-de-France, et à Sofibra, le holding de la famille Branellec, également active dans l’hôtellerie ( Oceania Hotels ). Ensemble, ils sont prêts, selon nos informations, à miser 175,5 millions d’euros et à reprendre 208 salariés.

Sur les dizaines d’offres remises en début semaine, le trio creuse largement l’écart : Foncière Sima, Clavi, Edmond Coignet et OCP ont remis une proposition de rachat à 155 millions d’euros, talonnés par la société d’investissement Tikehau à 150 millions d’euros. Des poids lourds du capital-investissement américains, comme Oaktree, Lone Star, et français, à l’instar d’Eurazeo, étaient plus loin encore.

Mais coup de théâtre vendredi, alors que les candidats devaient présenter leur offre. Le tribunal de commerce, en dépit du niveau de prix élevé mis sur la table et du large nombre de salariés repris, a décidé d’accorder un répit au cheikh saoudien Mohamed bin Issa Al Jaber.

Cheikh, Carlyle et Apollo…

En discussions, de son côté, avec les géants américains Apollo et Carlyle, l’actionnaire de JJW a obtenu une marge de manoeuvre supplémentaire pour pouvoir finaliser un possible plan de continuation. Et s’il y parvient, il mettra un coup d’arrêt à la vente forcée de ces hôtels.

Concrètement, le tribunal de commerce, qui devait aussi statuer sur le prolongement d’une période d’observation, a décidé d’en ouvrir une troisième sur les actifs en jeu. Sa durée, soit trois ou six mois, sera connue le 19 mars.

Le cheikh saoudien, qui a su tenir tête pendant neuf ans avec l’ouverture d’une procédure de sauvegarde sur l’une de ses entités en avril 2012, a déjà fait la preuve de ses capacités à retourner la situation à son avantage. Même si la banque allemande Aareal Bank, son principal créancier avec qui il est en litige sur une dette de l’ordre de 140 millions d’euros, tente par tous les moyens de le faire plier.

Mais les candidats au plan de cession auront aussi la possibilité d’améliorer leur offre.

Article de Christophe Palierse et Anne Drif – A retrouver en cliquant sur Source

Source : Le numéro deux de la restauration en France à l’assaut des hôtels du cheikh saoudien Al-Jaber | Les Echos