Anheuser-Busch-InBev aurait déboursé environ 80 millions de dollars pour acquérir la société WeissBeerger.

L’analytique des données fait aussi mousser l’industrie de la bière. Dernier exemple en date : le rachat par le premier brasseur mondial Anheuser-Busch-InBev (les marques Stella, Becks ou Corona), de la start-up de Tel-Aviv WeissBeerger, spécialisée dans les technologies de l’Internet des objets, le Big data et les outils analytiques. La transaction se serait effectuée sur une base estimée à 80 millions de dollars, selon les médias israéliens qui ont  ébruité l’affaire .

Fondée en 2011, WeissBeerger avait déjà levé 10 millions de dollars, auprès d’investisseurs tels que le fonds Innovation Endeavors d’ Eric Schmidt , ex-patron de Google. La jeune pousse, qui emploie 82 salariés et opère outre-Atlantique, en Europe comme en Asie, propose une plate-forme à base de capteurs situés à tous les niveaux de la chaîne (points réfrigérés, distributeurs de bière pression etc.), permettant aux bars et restaurants ainsi qu’aux brasseurs de recevoir un flux de données sur la qualité des produits, le stock, les habitudes de consommation.

La RetailTech israélienne se positionne

Pour certains, cette opération reflète le dynamisme de l’écosystème israélien de la « RetailTech ». « Même des géants de la grande consommation tels qu’Anheuser-Busch Inbev ont compris qu’ils devaient injecter de nouvelles capacités technologiques dans leur ADN pour rester à la pointe du marché, et transformer leur fonctionnement à l’aide de solutions basées sur l’analytique de données », pointe ainsi Ilan Leiferman, le directeur de l’association The Shelf, qui promeut les partenariats entre distributeurs internationaux avec les start-up innovantes de la RetailTech israélienne.

Selon une récente étude réalisée par cette organisation aux côtés de Nielsen Innovate, JVP et Deloitte, Israël compte actuellement 250 jeunes pousses positionnées sur ce segment, un recensement n’incluant pas les start-up qui, à l’image de WeissBeerger, opèrent sur le circuit du hors domicile. Une centaine d’entre elles sont considérées comme les plus prometteuses, avec près de 880 millions de dollars de fonds levés.

« Des leaders tels que Walmart, Tesco, Carrefour, H & M et Best Buy sont venus en Israël au cours de ces deux dernières années et ont entamé des collaborations avec des start-up israéliennes, rappelle Ilan Leiferman. Nous parions que cette tendance va encore se renforcer et que des distributeurs mondiaux ouvriront ici des centres d’innovation  ».