Depuis quelques années, l’image de la boulangerie se modifie et s’éloigne de celle qu’elle a porté pendant des années. La frénésie de l’efficacité et de la surproduction additionnées à l’arrivée des franchises n’ont pas aidé à préserver la tradition des boulangeries artisanales. «À partir des années 1960 et surtout depuis les années 1980, le client s’est mis à acheter le même croissant, la même baguette à peu près partout en France», explique Thomas Teffri-Chambelland, pionnier du levain naturel qui a lancé plusieurs boulangeries, dont une sans gluten à Paris. Entre l’automatisation du processus, l’utilisation de surgelés ou de pâtes industrielles, le secteur avait besoin d’un retour aux sources.

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Comment la boulangerie a su se réinventer ? Poussé par les changements d’habitudes et de modes de consommation, l’artisan boulanger a redécouvert le plaisir de l’innovation tout en perpétuant la mémoire et les gestes quotidiens des anciens. Proximité avec le client, traçabilité, naturalité des matières premières, variété des produits et des offres proposées, digitalisation des services et de la communication transforment ce secteur traditionnel.

I) La boulangerie revient à l’essentiel

Suite au pic des boulangeries industrielles et à leur essoufflement à travers le pays, les boulangeries artisanales ont su retrouver leurs lettres de noblesse.

  • Un retour des produits traditionnels 

La baguette de pain blanc, format individuel, homogène et consumériste, que l’on achète chaque jours, a contribué à la montée en puissance des boulangeries industrielles. Ainsi, le véritable combat des artisans boulangers a ces dernières années été de démontrer qu’aujourd’hui “dans 90% des boulangeries, c’est la machine qui pétrit, c’est la machine qui pèse et c’est la machine qui façonne le pain : la main du boulanger n’intervient presque plus, sauf pour appuyer sur des boutons et pour mettre la baguette au four.” explique Anthony Courteille dans sa nouvelle boutique, Le Sain, située proche du canal Saint-Martin.

Pour se détourner du type de pain référent pour la majorité des Français et marquer la rupture entre boulangeries industrielles et artisanales, la plupart des artisans boulangers ont décidé de se reconnecter à l’essentiel dans le choix de leurs matières premières mais aussi dans leurs façons de produire.

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Outre la reconnexion avec le métier d’artisan et l’utilisation de produits naturels et authentiques, les acteurs de la boulangerie ont pris en compte la transition écologique qui fait désormais partie intégrante du paysage français. La tendance verte et locavore continue, d’année en année, de s’imposer au sein des modes de consommation qui évoluent vers une alimentation plus saine et écoresponsable. Les boulangeries l’ont bien compris et n’hésitent pas à en jouer.

  • Une tendance locavore 

À l’instar de la restauration, les méthodes de préparation et les pratiques de confection changent dans le secteur de la boulangerie. L’engouement pour les enseignes Paul ou la Brioche Dorée, offrant un service rapide et constant, tend à se tasser. Place aux boulangeries aux moeurs et aux pratiques éco-responsables et locales.

Selon Vincent Biron, jeune entrepreneur qui a lancé la boulangerie PainPan avec Rémi Cerelosa, le secret pour retrouver des saveurs vraies réside dans l’utilisation de produits naturels. La qualité de la farine rend sa digestion facile pour les intolérants au gluten.

Les convictions personnelles, les contraintes réglementaires et la sensibilité des clients aux enjeux écologiques renforcent la tendance verte de fond. D’après Vincent “notre génération est celle qui a redécouvert le local et le sain”, une génération attentive à la provenance des matières premières qui partage des valeurs éco responsables. Cette philosophie altruiste s’exprime autant par la proximité du boulanger avec ses clients, que par la préparation d’un aliment premier, indissociable des plaisirs de la table et de la communion du repas.

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