
Le sport pèserait autant que l’hôtellerie-restauration dans l’économie française
Selon une étude du groupe BPCE, la filière sport représenterait 2,6 % du PIB français, soit 64 milliards d’euros. Le rôle des collectivités y est prépondérant, mais celles-ci subissent de plein fouet le choc inflationniste.
Rarement considéré comme une composante majeure de l’économie française, le sport pèserait en réalité bien plus que les dernières estimations en date. Selon une étude de BPCE présentée ce jeudi, il représentait ainsi 2,6 % du Produit intérieur brut (PIB) français en 2019, soit 64 milliards d’euros. « C’est autant que le secteur de l’hôtellerie-restauration », selon Julien Laugier, économiste au sein du groupe bancaire.
Ce total se décompose en deux parties. D’une part, la consommation des ménages, directe (achats d’articles de sport, abonnement à la salle de sport, etc.) ou indirecte (pratique associative, sport scolaire), pour environ 53 milliards. D’autre part, les investissements, privés et publics, estimés à 12 milliards.
De nouveaux éléments pris en compte
En 2018, un rapport de la députée Perrine Goulet sur le financement des politiques sportives en France avait évalué le poids de la filière sport à 1,7 % du PIB. Mais cette fois, les auteurs de l’étude ont « pris en compte les acteurs au-delà des codes naf [pour nomenclature de l’économie française, NDLR], comme les achats auprès de médias sportifs, ou de détaillants non enregistrés comme des commerces de sport ». Les financements par les communes de moins de 3.500 habitants, dont les données ne sont pas disponibles, ont également été extrapolés.
Et il s’agit là d’une évaluation « a minima », selon l’étude, qui fait valoir que le bénévolat ou les « externalités positives » (comme la meilleure santé des individus ou l’attractivité économique de certains territoires) n’y ont pas été valorisés.
Plus de micro-entreprises, moins de TPE
BPCE, partenaire premium des Jeux Olympiques 2024, s’est aussi attaché à décrypter le tissu économique de la filière sport. Composé de 128.500 entreprises privées, celui-ci se distingue par une polarisation grandissante. D’un côté, plus de 100.000 d’entre elles ne comptent aucun salarié, mais ne génèrent que 7 milliards d’euros de revenus, soit moins de 10 % du chiffre d’affaires global. De l’autre, 3.500 entreprises « employeuses », pour la plupart des TPE et des ETI, enregistrent 51 milliards de recettes. Entre ces deux modèles, la part des TPE tend à se réduire, observent les auteurs. La filière sport reste cependant très attractive, avec 5.000 à 6.000 créations nettes d’entreprises chaque année, selon l’étude.
Enfin, BPCE met l’accent sur le rôle des collectivités locales, « en première ligne » s’agissant des dépenses. Propriétaires à 80 % des équipements sportifs du pays, elles subissent de plein fouet le choc inflationniste : la hausse de leurs coûts liés au sport pourrait atteindre 12 %, soit 1,5 milliard d’euros.
Par Yann Duvert – A retrouver en cliquant sur source
Source : Le sport pèserait autant que l’hôtellerie-restauration dans l’économie française