C’est la plus grosse acquisition de Newrest . Le groupe toulousain de restauration aérienne, ferroviaire et collective rachète les activités de Compass Group au Chili, en Colombie et au Mexique, au chiffre d’affaires de 600 millions d’euros avec 10.000 salariés, dont la moitié au Chili.

Le groupe britannique intervient de l’autre côté de l’Atlantique dans la restauration collective, la gestion des bases de vie des mines et des exploitations pétrolières, la restauration dans les entreprises, les hôpitaux, les prisons et pour les événements sportifs. Ce rachat, qui reste soumis aux autorités de la concurrence, triplera le chiffre d’affaires de Newrest en Amérique latine de 280 à 900 millions d’euros.

Newrest est déjà implanté dans les pays d’Amérique latine, à l’exception de l’Argentine, dans les métiers du catering aérien, de la restauration collective et de la gestion de bases de vie des exploitations minières et pétrolières. De son côté, Compass Group ne fait pas de catering aérien.

« Nous créerons des synergies avec nos activités qui sont complémentaires, dit Olivier Sadran, PDG fondateur de Newrest. L’Amérique du Sud est un continent où il y a des risques mais qui est en devenir, car il y a énormément de matières premières comme le lithium et le cuivre nécessaires aux batteries électriques. » Le dynamisme démographique entraîne aussi le développement de la restauration collective.

Vieilles relations

Premier groupe mondial de restauration concédée avec un chiffre d’affaires de 31 milliards de livres (36,7 milliards d’euros) en 2023, Compass Group va quitter l’Amérique du Sud après s’être retiré en partie d’Afrique et du Moyen-Orient.

« C’est son choix stratégique mais nous rachetons une activité rentable », souligne Olivier Sadran, qui a « toujours eu des relations de confiance » avec le groupe britannique pour lequel il a travaillé au début de sa carrière.

Il avait vendu en 2000 sa jeune entreprise toulousaine de restauration aérienne Catair au groupe Compass qui l’avait nommé PDG de sa division de catering aérien Eurest Inflight. Puis il a pris son envol en rachetant en 2005 avec 50 cadres cette entité, renommée Newrest.

Aujourd’hui, le groupe détenu par 400 managers est présent dans 56 pays et va réaliser un chiffre d’affaires de près de 2,5 milliards d’euros dans l’exercice clos fin septembre 2024, contre 2,22 milliards l’an dernier (avec un Ebit de 8,7 %). Avec ce rachat et l’inflation, Newrest atteindra 3,3 milliards d’euros l’an prochain et emploiera 52.000 salariés. Mais la croissance pourrait s’arrêter en Europe.

Le décor s’assombrit

« Le ralentissement du transport aérien et de l’économie dans la zone euro n’a pas eu lieu sur le dernier exercice comme je le craignais mais nous sentons que la situation se durcit depuis quelques semaines », analyse Olivier Sadran.

Dans ce contexte, « le renforcement de la diversification géographique est un gage de stabilité. Si Newrest a bien résisté aux crises sanitaire et financière, c’est grâce à la diversité des métiers et des implantations géographiques. »

Le groupe a réalisé près de la moitié de son chiffre d’affaires hors d’Europe l’an dernier, dont 16,5 % en Amérique du Nord, 7,1 % en Amérique du Sud et 21 % en Afrique et au Moyen-Orient. Ses revenus proviennent pour moitié du catering aérien et pour un tiers de la restauration collective et de la gestion des bases de vie.