Le tourisme rattrapé par la crise des « gilets jaunes »

La fréquentation des hébergements touristiques français, en progression continue depuis plus de deux ans, marque le pas sur les trois premiers mois de l’année (-2,5 %). Le coup d’arrêt est particulièrement marqué en Île-de-France, touchée par le repli de la clientèle étrangère.

 

Le recul concerne les touristes français (-1,5 %) mais surtout la clientèle étrangère (-4,8 %), qui avait justement tiré la fréquentation record de 2018.

L’horizon dégagé du tourisme français vient subitement de se teinter de jaune.

Alors que l’enquête annuelle de l’Insee, publiée en avril, indiquait  une fréquentation record des hébergements collectifs en 2018 , les chiffres provisoires délivrés ce jeudi montrent un net recul de l’activité touristique au premier trimestre, « probablement en lien avec le mouvement social des « gilets jaunes » ».

Sur les trois premiers mois de l’année, les hébergements touristiques (hôtellerie, campings, résidences de tourisme…) ont enregistré 63,5 millions de nuitées (dont 18 millions concernant des touristes étrangers), soit une baisse de 2,5 % sur l’ensemble du territoire comparé à la même période de 2018.

Il met fin à « plus de deux ans de hausse continue de la fréquentation touristique », selon l’Insee, ponctués donc par une année 2018 record durant laquelle 438,2 millions de nuitées avaient été enregistrées, un chiffre en augmentation de 2,2 % par rapport à 2017.

Diminution plus nette en Île-de-France

Le recul concerne les touristes français (-1,5 %) mais surtout la clientèle étrangère (-4,8 %), qui avait justement tiré la fréquentation record de 2018. Selon les estimations des pouvoirs publics, environ 90 millions de touristes étrangers se sont rendus en France l’an passé.

La fréquentation hôtelière seule a reculé de 1,3 % sur un an, après une hausse de 1,5 % au trimestre précédent. Seuls les hôtels haut de gamme, 4 et 5 étoiles, tirent leur épingle du jeu en maintenant leur niveau de fréquentation.

Le phénomène est particulièrement marqué en Île-de-France : au premier trimestre, les nuitées hôtelières y ont « diminué nettement » pour les touristes étrangers et français (-4,6 % dans l’ensemble). Dans les villes de province, en comparaison, la baisse n’est que de 0,8 % pour les deux catégories.

Fréquentation dynamique dans les massifs de ski

En revanche la fréquentation des touristes étrangers est restée dynamique dans les massifs de ski (+4,2 %), alors que celle des Français chutait de 3,1 %. Ces derniers ont souvent opté pour le littoral (+4,8 %) afin de profiter des « conditions météorologiques très clémentes » du début d’année, dit l’Insee.

Quant à la fréquentation des autres hébergements collectifs touristiques (résidences de tourisme, villages de vacances, maisons familiales, auberges de jeunesse), elle chute de 4,5 % alors qu’elle avait progressé de 3,6 % au trimestre précédent, sur un an.

En pleine saison des sports d’hiver, la fréquentation de ces hébergements a chuté dans les massifs de ski : -7,6 % pour les touristes français et -8,2 % pour les étrangers.

Source : Le tourisme rattrapé par la crise des « gilets jaunes » | Les Echos