Le voyagiste TUI veut peser plus lourd dans l’hôtellerie de loisirs
Le groupe allemand, numéro un mondial du tourisme, veut faire de sa marque TUI Blue l’étendard de son offre dans l’hôtellerie de loisirs. L’objectif est d’en faire un poids lourd international.
Plus que jamais convaincu du gisement de croissance que représente l’hôtellerie, le voyagiste allemand TUI , numéro un mondial du tourisme, a décidé de réorganiser son portefeuille de marques hôtelières et d’accroître sa visibilité dans le secteur pour en tirer le meilleur parti. Il a annoncé vendredi son intention de faire de TUI Blue, marque fondée en 2016, son étendard mondial pour l’hôtellerie de loisirs. TUI, qui veut en faire la première marque internationale dans ce domaine, prévoit ainsi de porter la taille de son réseau de 10 à environ 100 d’ici à 2020.
Pour ce faire, les offres actuelles commercialisées sous les marques TUI Blue, TUI Sensimar et TUI Family Life seront toutes fondues à partir de l’été 2020, au profit de la seule marque TUI Blue.
« L’hôtellerie reste un segment attractif de croissance forte et TUI a de nombreuses années d’expérience en tant que promoteur, investisseur et opérateur. C’est la première marque de tourisme international. Ce qui nous manquait, c’était une marque hôtelière avec TUI dans son nom et avec une présence mondiale », explique le président du directoire, Friedrich Joussen, dans un communiqué.
Cap sur l’Asie et l’Afrique
TUI Blue se déclinera selon trois segments déjà adressés par le groupe : TUI Blue For All qui correspondra à la clientèle actuelle de TUI Blue ; TUI Blue For Two pour les couples ; enfin, TUI Blue for Families, avec différentes offres d’activités. Garderont en revanche leur identité la marque espagnole RIU, les clubs Robinson, les TUI Magic Life, des complexes internationaux offrant une riche gamme d’activités et de sports pour les grands et petits, et les TUI Sensatori, des hôtels de charme dédiés au bien-être.
En parallèle, le groupe allemand, déjà très présent en Europe du Sud et dans les Caraïbes, compte planter son nouvel étendard en Asie du Sud-Est où il vise l’exploitation de 25 hôtels en propre, mais aussi en Afrique. « Je vois aussi de grandes opportunités dans la région autour de l’océan Indien, comme à Zanzibar ou au Kenya », a déclaré à ce propos Friedrich Joussen au « Frankfurter Allgemeine Zeitung ».
Par ailleurs, le déploiement de la marque TUI Blue s’accompagnera de l’extension de son application mobile Blue App qui permet de proposer un éventail de services personnalisés.
Evolution du modèle économique
Plus largement, cette initiative marketing éclaire deux éléments saillants de l’évolution du modèle économique du numéro un mondial du tourisme avec un chiffre d’affaires de 19,5 milliards d’euros au terme de son exercice 2017-2018 pour quelque 27 millions de clients.
Alors que la révolution numérique bouscule le modèle traditionnel du « forfait » préfabriqué par le tour-opérateur, le consommateur ayant la possibilité de faire lui-même l’assemblage sur Internet, TUI estime que l’hôtellerie est un élément clef de la création de la chaîne d’où son renforcement dans ce domaine (l’analyse vaut aussi pour la croisière).
« L’hôtel est l’élément le plus crucial de la décision de nos clients de réserver, l’un des principaux motifs de vacances et la clef de la fidélité du consommateur », argue le groupe, dont le pôle hôtellerie et complexes de loisirs s’appuie au total sur plus de 320 établissements auxquels s’ajoute une cinquantaine d’hôtels « partenaires », le tout dans une trentaine de destinations. Illustration d’une expansion qui est loin d’être achevée dans l’hôtellerie, TUI prévoit d’ouvrir 21 nouveaux établissements au cours de son exercice 2018-2019.
Concomitamment, et pour cela aussi la révolution Internet s’avère déterminante dans sa réflexion stratégique, le groupe pousse toujours plus TUI comme marque mondiale. Avec une mise en oeuvre drastique dans certains pays multimarques comme ce fut le cas en France ces dernières années. Ainsi, Nouvelles Frontières, Marmara et Look Voyages sont , vendues en particulier dans les agences TUI et le site Internet Tui.fr. S’agissant du marché français, la démonstration reste à faire que cette coûteuse remise à plat sera payante.
Source : Le voyagiste TUI veut peser plus lourd dans l’hôtellerie de loisirs