L’engouement pour les chefs et leurs établissements va croissant. Il est porté par une hausse de la créativité, de la qualité et par Internet, selon une étude réalisée pour l’opération Tous au restaurant.

Les Français n’ont jamais été aussi férus de  gastronomie . Ils sont 9 sur 10 à estimer qu’elle représente pour eux un centre d’intérêt. Et la moitié des moins de 35 ans juge qu’elle les concerne davantage qu’avant, selon l’étude « Les Français, l’art de la table et leur lien à la restauration » réalisée par Food Service Vision pour Tous au restaurant. L’opération, qui permettra du 1er au 14 octobre aux clients de quelque 2.000 établissements de se voir proposer un menu spécial dont l’un est réglé et l’autre offert au deuxième convive, voulait disposer d’un observatoire.

« L’image de la gastronomie bouge, sous l’impulsion notamment des émissions de télévision qui ont fait mieux découvrir au public les cuisines et le métier de chef. Elle est devenue un vrai sujet de conversation, d’échange », relève François Blouin, président fondateur de Food Service Vision. « Pour les plus jeunes, la gastronomie représente un motif croissant de sortie », ajoute Stanislas Leblanc, le directeur de Tous au restaurant.

Progrès sur tous les fronts

Cet engouement représente une bonne nouvelle pour la restauration. « Les Français ont le sentiment que les établissements se sont améliorés sur le plan de la créativité et de l’esthétique. Ils ont aussi conscience qu’il y a un retour vers le produit, que les restaurateurs achètent davantage localement et que l’on peut leur faire de plus en plus confiance pour proposer de la cuisine de qualité. Cela recrée de l’envie et du trafic », constate François Blouin. Autre élément clé : les Français jugent plus facile aujourd’hui de trouver de bons restaurants à prix accessibles.

Internet roi

Le choix d’un établissement se fait majoritairement à l’avance. Seul un quart des visites est décidé en passant devant. Et, selon l’étude, les premières sources d’information sur la gastronomie sont le bouche-à-oreille et la recherche sur Internet. Chez les plus jeunes comme pour les CSP +, la place des réseaux sociaux se développe particulièrement vite. « Les nouveaux usages s’ancrent dans les moeurs », constate Stanislas Leblanc.

« Avant, l’expérience au restaurant se vivait au moment du repas, généralement après avoir consulté un guide. Aujourd’hui, elle est plus longue. On consulte le site Internet, on se renseigne sur les avis des autres. Pendant la dégustation, on a tendance à faire des photos des plats pour les garder en mémoire. Et après, on poste visuels et commentaires sur les réseaux sociaux », détaille François Blouin. Une personne sur deux, en effet, prend occasionnellement des  clichés à table . Les habitués du genre se contentent de moins en moins de mitrailler ce qu’il y a dans leur assiette mais la décoration et la carte font aussi l’objet de toute leur attention. « Pour certains restaurants, cela peut amener à revoir la manière dont on scénarise la salle et l’assiette », ajoute-t-il. Quitte pour certains à mettre le nom de l’établissement plus en évidence sur la vaisselle pour être bien repéré sur les réseaux sociaux, Instagram en tête.

Mais tous les restaurants n’en sont pas au même stade. « Pour nombre d’indépendants, l’adoption de nouveaux codes peut sembler angoissante. Certains ne savent pas comment procéder pour émerger sur Internet », note Stanislas Leblanc.

Exigence accrue

Les chefs doivent de toute façon rester vigilants. Si environ 80 % des moins de 35 ans et 69 % des gens tous âges confondus estiment que l’évolution de la cuisine donne plus envie d’aller au restaurant qu’avant, près de trois Français sur quatre se disent aussi plus critiques envers les établissements qu’ils fréquentent. Si le sujet passionne, le niveau d’exigence grimpe.