Les industries agro-alimentaires, leurs consommateurs, leurs perspectives par l’Ania

Alors que les IAA au global ne se portent pas si mal -exception faite de celles qui sont focalisées sur le hors domicile, l’Ania, l’association nationale des industries alimentaires, a confié à Harris Interactive une étude pour comprendre l’impact de la crise de la Covid-19 sur les comportements des consommateurs. Pas aussi fort qu’on pourrait le penser.

« Pour nous, 2020 est un accident industriel, déclare Richard Girardot, président de l’Ania, dont nous sortons avec une croissance à date de 1,1 %… Mais c’est l’arbre qui cache la forêt », la situation « dramatique des fournisseurs qui servent majoritairement ou exclusivement le hors domicile » (entre 16 et 20 % des 176 milliards d’euros de chiffre d’affaires des IAA).

C’est dans ce contexte que l’organisation professionnelle a confié à Harris Interactive une étude sur les consommateurs avant/après le confinement. Et ? « Il n’y a pas de nouveau monde qui s’ouvre, estime Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique et opinion de la société d’étude, mais une accélération de ce qui pré-existait ».

Des achats alimentaires plus clean

Même légèrement en baisse, l’impact des ingrédients sur leur alimentation, donc leur santé, reste la préoccupation majeure des Français (à 43 % vs 48 % en mars 2020), devant la rémunération des agriculteurs/éleveurs (à 25 %) et la promotion des savoir-faire locaux. Ils font particulièrement attention, lors de leurs achats alimentaires, à l’absence de pesticides (47 %), aux produits faits en France (42%) et sans OGM (38 %)… Trois critères auxquels sont particulièrement sensibles les plus de 50 ans quand les moins de 35 ans le sont plus au bio et au caractère éco-responsable de l’emballage.

Les Français veulent toujours de la qualité (à 64 % contre 67 % en mars), plus que du prix (30 %), « même si le prix n’est pas si marginal ».

Des disparités selon qu’on à moins de 35 ou plus de 50 ans

La fraîcheur des produits (à 59 %), leur pays d’origine (37 %), le respect de leur saisonnalité et leur traçabilité semblent particulièrement importants à tous, davantage pour les plus de 50 ans -les plus jeunes eux sont très soucieux du bien-être animal-. 87 % des personnes interrogées se préoccupent des conditions de vie et de travail des agriculteurs ; dans des proportions quasi-identiques, ils se disent conscients des investissements de ces agriculteurs dans la modernisation de la production, leur engagement vers les consommateurs, les produits bio et respectueux de l’environnement… En revanche, ils ne sont que 2 sur 3 à estimer que ces mêmes agriculteurs sont soutenus dans ces démarches.

Un écart entre ce que les Français déclarent et ce qu’ils font

Même s’ils plébiscitent la qualité, le local, le bio etc, qu’ils ont l’air de soutenir les agriculteurs, les Français restent paradoxaux. Ils sont encore 91 % à fréquenter les hypers/supers (93 % en mars), loin devant les magasins de proximité (67 % en septembre, 62% en mars), et les marchés (54 % contre 51 % en mars)… Alors qu’ils considèrent ces marchés, à l’instar des Amap, comme les deux circuits les plus en phase avec une juste rémunération des agriculteurs.

Et en plus, pour leurs achats alimentaires, ils recherchent un prix  : ils sont 95 % à l’estimer important, dont 54 % même essentiel !

Les distributeurs bénéficient d’une image relativement stable : près des ? des Français estiment que ceux-ci sont de plus en plus engagés envers les industriels, tiennent de plus en plus compte de l’avis des consommateurs etc

Les Français interrogés connaissent des marques comme C’est qui le patron (61%), Les éleveurs vous disent merci (54, Les laitiers responsables (47%)… Des marques clairement identifiées comme permettant de garantir une meilleure rémunération aux agriculteurs (88%), avec une production plus respectueuse de l’environnement (84%), et garantissant des produits de qualité etc.  In fine, les Français réaffirment leur rapport à l’alimentation, leur plaisir de manger (à 93 %), une alimentation à laquelle 87 % accordent une part importante de leurs dépenses mensuelles, eux qui prennent du plaisir à cuisiner (83 %). Et qui sont 79 % à souhaiter cuisiner.

LES 5 PILIERS DE LA RELANCE SELON L’ANIA

Les investissements productifs : ils sont en recul de 8 % par rapport à 2019.

L’innovation : Alors que 20 % des IAA mettent un produit nouveau sur le marché chaque année, Richard Girardot rappelle qu’il n’y a pas de compétitivité sans innovation…  à l’instar du programme sur les protéines du futur.

La digitalisation : elle est une des clés de développement, avec un besoin en investissements estimé à 3 milliards d’euros. C’est dans ce cadre que s’inscrit la plateforme NumAlim, le big data de la fourche à la fourchette avec Codeonline Food, « puisqu’on ne peut exporter facilement que si on a le langage pour le faire ». Et que ça répond au besoin de « transparence, une tendance lourde ».
Le développement durable : « nous n’avons pas attendu la crise pour nous engager » sur la voie de la baisse des émissions de gaz à effet de serre, l’éco-conception, le tri, la collecte des emballages, la lutte contre le gaspillage alimentaire, sans oublier les économies d’énergie, la gestion et le recyclage de l’eau.

Les ressources humaines : Les IAA sont prêtes à recruter 50000 personnes en 2021 contre 60000 habituellement.

Article de SABINE DURAND – A retrouver en cliquant sur Source

Source : Les industries agro-alimentaires, leurs consommateurs, leurs perspectives par l’Ania