Les JO de Paris, vitrine de l’innovation pour Danone et Coca-Cola

La marque de boissons déploiera lors des Jeux olympiques, près de 700 fontaines sur les sites.

La marque de boissons déploiera lors des Jeux olympiques, près de 700 fontaines sur les sites. Coca-Cola

DÉCRYPTAGE – Le géant laitier développe une nouvelle gamme de yaourts, tandis que le roi du soda vise le zéro déchet durant les Jeux.

Dans la laiterie normande de Ferrières-en-Bray (Seine-Maritime), qui produit depuis des décennies Activia, Petit Gervais, Gervita ou encore des pots de Jockey, une ligne de production s’active sans discontinuer depuis mi-janvier. Chaque semaine, 25.000 pots de HiPro+, le nouveau yaourt protéiné de Danone (27,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires), en sortent.

Mise au point par les chercheurs du nouveau centre de R & D du géant laitier à Saclay, cette nouvelle gamme, déclinaison de sa marque de yaourts protéinés HiPro, lancée en 2019, est enrichie en vitamines et minéraux. Élaborée avec deux athlètes de haut niveau appelés à participer aux Jeux olympiques de Paris, la cycliste Pauline Ferrand-Prévot et le sprinteur Sasha Zhoya, elle est censée aider à développer la masse musculaire des athlètes et contribuer à réduire la fatigue.

Ces olympiades parisiennes servent de vitrine mondiale aux acteurs de la grande consommation. Notamment sur les innovations de produits. En tant que partenaire officiel des JO de Paris 2024, le géant laitier pourra ainsi proposer un de ses produits pour chacun des 13 millions de repas servis pendant l’événement. C’est une occasion en or de montrer qu’il a remis le pied sur l’accélérateur des innovations, un de ses points faibles identifiés il y a deux ans par son nouveau directeur général, Antoine de Saint-Affrique. L’innovation est ainsi un des piliers stratégiques identifiés par Danone dans le cadre de son plan de relance 2024.

Exposer un visage plus vertueux

Ce nouveau yaourt pourrait paraître anecdotique, parmi les dizaines de milliers de références que fabrique le groupe. Mais, sur les sites olympiques, dans le village, ou dans les rayons des grandes surfaces, « nous aurons 26 produits liés au JO, sous toutes nos marques : HiPro, Alpro, Actimel, Danette, Danone », expliquait en janvier François Eyraud, l’ancien directeur général France de Danone. Sa présence potentielle dans les menus des athlètes comme sur les sites de restauration est ainsi un moyen important de valoriser le partenariat avec les organisateurs. De fait, selon les règles du Comité olympique, les marques ne peuvent faire de publicité dans les sites sportifs.

Coca-Cola, sponsor mondial des JO depuis des décennies, veut lui profiter de Paris 2024 pour exposer un visage plus vertueux. Cible régulière d’attaques pour la pollution engendrée par les milliards de bouteilles en plastique qu’il commercialise tous les ans, le mastodonte d’Atlanta a un mot d’ordre clair : zéro déchet pendant les 29 jours de compétition. Gobelets consignés, fontaines, gourdes… aucune bouteille en plastique de la marque du groupe ne sera ainsi distribuée au grand public.

«Un terrain de jeu énorme»

Pour réussir ce qui ressemble à un exploit, Coca-Cola, appelé à servir 18 millions de boissons sur les Jeux olympiques et paralympiques, a investi plusieurs millions d’euros pour déployer 700 fontaines sur les différents sites. Celles-ci permettront de servir, dans des gobelets ou gourdes, ses marques Coca-Cola, Coca-Cola sans sucres, Fuze Tea, Sprite, Minute Maid, Tropico… D’autres fontaines plus petites distribueront son eau BonAqua, en version naturelle ou aromatisée via des cartouches intégrées de sirop.

Pour les points de restauration qui utiliseraient encore des bouteilles, celles-ci seront en verre ou en plastique 100 % recyclé (rPET). Et elles seront toutes servies dans des gobelets (consignés), les bouteilles en elles-mêmes restant derrière le comptoir. Selon les prévisions du géant américain, un quart des volumes servis viendront ainsi des fontaines, 20 % des bouteilles en verre consignées, et les 55 % restants de bouteilles en rPET. « Les JO sont un terrain de jeu énorme, car, en un espace de temps très réduit, nous pourrons tester notre nouveau modèle de distribution sur la collecte, le recyclage et la réutilisation, explique Claire Revenu, DG Jeux olympiques et Paralympiques pour Coca-Cola. Cela nous permet de montrer mondialement nos fontaines au monde entier, prouvant que le zéro déchet et la seconde vie sont possibles à grande échelle. »

Seule exception à cette règle : les athlètes, qui auront le choix entre des gourdes ou des bouteilles classiques en plastique fermées. Innovation ou non, la compétition avant tout.

– A retrouver en cliquant sur Source

Source : Les JO de Paris, vitrine de l’innovation pour Danone et Coca-Cola